Finalement, l’Unesco se réjouit et c’est tant mieux. Mais si BP ne s’était pas engagé à ne pas forer près des lieux classés, on se serait sérieusement interrogé sur l’utilité de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation. Bernard Looney, patron du pétrolier américain, a ainsi promis que son groupe « s'abstiendra d'entreprendre de nouvelles activités d'exploration ou d'exploitation de pétrole et de gaz dans les sites naturels, culturels ou mixtes du Patrimoine mondial de l'UNESCO. »
Par communiqué, l’organisation internationale a précisé qu’il s’agissait d’une décision intéressante parce que BP s’engage à se renseigner lorsque les zones concernées par des forages sont à proximité de lieux protégés : « La société a en outre accepté de consulter l'UNESCO au cas où elle envisagerait de tels projets dans des zones tampons ou d'autres zones adjacentes aux sites du Patrimoine mondial. bp s'est également engagé à éviter les activités associées qui pourraient avoir un impact sur la valeur ou l'intégrité des biens du Patrimoine mondial. Cet engagement fait suite à plusieurs années de pourparlers entre l'UNESCO et bp et à des engagements similaires de la part des sociétés énergétiques Shell, Total et Tullow. »
« Avec l'engagement de bp, un autre leader mondial de l'industrie du pétrole et du gaz reconnaît qu'il existe des lieux sur Terre qui devraient être protégés de l'impact des activités extractives en raison de leur importance planétaire. Les sites du Patrimoine mondial sont des endroits de cette nature, reconnus comme uniques et d'une valeur universelle exceptionnelle conformément à la Convention du patrimoine mondial », commente la directrice du patrimoine de l’Unesco, Mechtild Rössler.
Pour les responsables de l’UNESCO, ce partenariat informel correspond à la stratégie actuelle de discussions abouties avec les entreprises. « Cela s'inscrit dans un effort plus large de l'UNESCO visant à collecter des fonds et à mobiliser des ressources pour la préservation de la biodiversité et du patrimoine, grâce à des partenariats plus solides avec le secteur privé, grâce aussi à la coopération scientifique et à l'engagement de la société civile » poursuit le communiqué.