Une étude nuance les effets positifs de l’économie partagée

Jean Camier
06/08/2014


Perçue comme une des pistes de mise en place de la transition écologique, l’économie partagée peut aussi avoir des effets néfastes sur l’environnement. Une étude publiée par l’Institut de recherche sur les politiques publiques (Iddri) montre que ces nouvelles pratiques peuvent amener à l’hyperconsommation et ne garantissent pas la production de produits durables.



Encore une recette miracle qui doit être prise avec des pincettes. Depuis que les autorités françaises ont mis au centre des débats la transition écologique par des nouveaux moyens de productions, l’économie partagée a été érigée en moyen et en fin. A tel point que, pour beaucoup, une image nécessairement vertueuse colle à la peau de cette économie partagée.
 
Dans une étude récemment publiée par l’Institut de recherche sur les politiques publiques (Iddri), des chercheurs affirment qu’il faut remettre à sa place l’économie partagée. D’après les chercheurs, contrairement aux idées reçues la transition écologique n’est pas « nécessairement » l’objectif visé par les entreprises qui réutilisent des produits.

Hyperconsommation

Pire, les chercheurs ont étudié des cas où l’économie partagée facilitait en fait l’hyperconsommation. En réalité, l’effet sur l’environnement passe naturellement après la logique financière ou de rentabilité. Ainsi, lorsque ces deux aspects ne sont pas absolument conjoints, l’impact environnemental est négatif. L’Iddri s’est par exemple intéressé à Vodafone, « Le programme de location longue durée de téléphone de Vodafone est couplé à une offre proposant de changer de téléphone tous les ans, soit deux fois plus rapidement que le rythme moyen actuel. »
 
Ainsi, dans le domaine des appareils électroniques, les consommateurs ont tendance à revendre des modèles en parfait état de marche pour pouvoir se procurer un téléphone ou un tablette plus récente. Par ailleurs, l’étude explique que c’est surtout sur la qualité et les caractéristiques des produits qu’il faut agir. En effet, une économie partagée de produits peu recyclables et non durables n’aura que très peu d’effets vertueux et ne saurait permettre une véritable transition énergétique.
 
Le but des chercheurs n’est évidemment pas de critiquer l’économie partagée en elle-même. En soulignant les risques d’abus ils souhaitent rappeler que les effets positifs de cette économie, notamment en termes de transports et de limitation des biens produits, doivent être accompagnés d’autres révolutions dans le domaine de la production.