Un tiers des 500 plus grandes fortunes ont une société au Luxembourg

10/02/2021


La base de données OpenLux dévoilée par un consortium mondial de journaux met les projecteurs sur l’utilisation de sociétés au Luxembourg par les entreprises et hommes d’affaires. Concernant la France, les journalistes ont identifié une importante proportion d’utilisation du paradis fiscal.



Le Luxembourg reste une échappatoire de premier choix pour les plus grandes fortunes françaises. C’est ce que révèle OpenLux, la base de données dévoilée par des journalistes du monde entier. « Ce coffre-fort séduit particulièrement les riches Français : notre enquête révèle qu’au moins un tiers des 500 plus grandes fortunes françaises répertoriées par le magazine Challenges  sont propriétaires de sociétés luxembourgeoises. Dans le cénacle très fermé des cinquante familles les plus fortunées, trente-sept sont présentes au Luxembourg. La base de données OpenLux, constituée par Le Monde à partir d’un registre des bénéficiaires effectifs de sociétés récemment rendu public par le Luxembourg, offre une cartographie sans précédent du patrimoine de l’élite de l’élite. Le Monde a établi que ces trente-sept familles détenaient au moins 92 milliards d’euros d’actifs dans 535 sociétés au Luxembourg » explique le quotidien français qui a participé à ce travail journalistique.

Avoir une activité au Luxembourg n’est pas un problème en soi mais pose question lorsqu’il s’agit d’un montage fiscal. « Certaines de ces sociétés ont une présence tangible au Luxembourg, comme le grand magasin Galeries Lafayette (appartenant à la famille Moulin) dans la Grand-Rue de la capitale, ou les boutiques Brioche Dorée (famille Le Duff). Mais, dans la grande majorité des cas, ce sont des filiales purement financières. Elles abritent ainsi des actifs personnels et des parts dans les multinationales qui ont fait la fortune de ces familles » appuie Le Monde.
Avantages fiscaux, discrétion ou héritages de montages familiaux, les raisons sont multiples mais le constat unanime : ce qui est placé là-bas ne bénéficie pas à la France. Sans que ce soit forcément illégal, cela interroge sur l’ambivalence des grands groupes tricolores qui profitent du prestige de leur marque mais dont les dirigeants et leurs actifs sont rarement domiciliés en France.