Alexandre Wong et Urbain Kiswend-Sida Yaméogo ont coécrit un livre blanc sur le thème de la responsabilité sociale des entreprises en Afrique francophone. Pour ces deux auteurs, la RSE est « l’un des leviers du développement ». Le continent africain est donc particulièrement concerné par les problématiques liées à ce concept. Leur résolution s’inscrit en effet dans le sens des efforts des progrès économiques réalisés en Afrique francophone : « l’application effective et l’adaptation de la RSE seront de plus en plus considérées comme un « avantage concurrentiel » par les populations africaines en premier lieu mais aussi par les entreprises françaises qui viennent s’implanter. La RSE constitue en effet un socle commun de valeur.
L’Afrique est attractive car elle dispose d’importantes ressources énergétiques et minières. Le continent est donc la destination de nombreux IDE ainsi que la terre d’accueil de différentes multinationales. Son ouverture a notamment été favorisée par les politiques d’ajustement structurel menée dans les États africains où elles ont contribué au développement du secteur privé. D’après les deux auteurs toutefois, « le développement du secteur privé n’a […] pas été suffisant pour compenser la diminution du rôle de l’État ».
Consécutivement, des initiatives de protection sociale et économique se sont développées à l’échelon régional ; il s’agit d’une particularité africaine mise en exergue par le livre blanc. L’Union africaine s’est ainsi approprié les chantiers de la pauvreté et du sous-développement. Autre exemple : l’Union économique et monétaire ouest-africaine cherche désormais à intégrer la RSE dans son programme de coopération régionale pour le développement agricole et industriel.
Malgré une relative méconnaissance du concept par les sociétés civiles africaines, la RSE suscite toutefois en Afrique une multitude d’initiatives sous l’impulsion d’acteurs privés ou institutionnels, locaux ou internationaux. Plusieurs États africains sont par exemple membres de l’ISO et contribuent à diffuser la réflexion autour de la norme ISO 26 000. De nombreuses organisations comme le Conseil national du patronat du Mali ou RSE Sénégal issues du milieu des affaires, du monde universitaire et de la société civile en général œuvrent également en faveur de la promotion de la RSE. Ces acteurs contribuent à faire de la responsabilité sociale et environnementale des entreprises un socle commun de valeur pour les collaborateurs africains et étrangers.
Consécutivement, des initiatives de protection sociale et économique se sont développées à l’échelon régional ; il s’agit d’une particularité africaine mise en exergue par le livre blanc. L’Union africaine s’est ainsi approprié les chantiers de la pauvreté et du sous-développement. Autre exemple : l’Union économique et monétaire ouest-africaine cherche désormais à intégrer la RSE dans son programme de coopération régionale pour le développement agricole et industriel.
Malgré une relative méconnaissance du concept par les sociétés civiles africaines, la RSE suscite toutefois en Afrique une multitude d’initiatives sous l’impulsion d’acteurs privés ou institutionnels, locaux ou internationaux. Plusieurs États africains sont par exemple membres de l’ISO et contribuent à diffuser la réflexion autour de la norme ISO 26 000. De nombreuses organisations comme le Conseil national du patronat du Mali ou RSE Sénégal issues du milieu des affaires, du monde universitaire et de la société civile en général œuvrent également en faveur de la promotion de la RSE. Ces acteurs contribuent à faire de la responsabilité sociale et environnementale des entreprises un socle commun de valeur pour les collaborateurs africains et étrangers.
En plusieurs occasions, la RSE constitue une interface entre les entreprises étrangères implantées en Afrique et les collaborateurs africains. Néanmoins pour Alexandre Wong et Urbain Kiswend-Sida Yaméogo, le partage de valeur ne procède pas d’une uniformisation de la définition de la RSE. Les auteurs expliquent en effet que la RSE est aussi un produit culturel au contour variable. Il existe par exemple une conception anglo-saxonne de la RSE, une conception française et une conception africaine. Dans les faits, on observe d’ailleurs en Afrique francophone une « hybridation » des modèles occidentaux avec le modèle africain.
La RSE à la française s’inscrit d’après les auteurs dans une tradition légaliste selon laquelle « l’entreprise n’est pas intégrée à une communauté, mais à un ensemble politique où les responsabilités et les droits sont définis par la loi, laissant ainsi peu de place aux liens affectifs qui unissent l’entreprise et son environnement ». Par ailleurs conçue comme une déclinaison du développement durable, la RSE à la française place la « soutenabilité » en haut de ses priorités. Dans la conception américaine de la RSE à l’inverse, le développement durable et le droit n’occupent pas une place centrale. En matière de corporate social responsability, c’est l’éthique et la responsabilité individuelle qui servent de moteur à l’action pour « corriger les défauts du système ».
Pour les rédacteurs du livre blanc, il convient d’ajouter à ces deux conceptions de la RSE une troisième « qui ne dit pas son nom » : le management africain des entreprises. Culturellement en Afrique, l’entreprise doit d’après les auteurs « permettre au promoteur d’en vivre mais aussi de faire vivre ses proches, parents et amis […]. Elle doit contribuer à raffermir le lien social et non le mettre en péril ». Avant même l’idée d’enrichissement personnel, la conception africaine de l’entreprise intègre donc les exigences de légitimité lié à l’éthique d’une part et à « l’effectivité de son ancrage territorial » d’autre part. Cette définition irrigue naturellement les pratiques managériales et les attentes à leur égard se rapprochent donc sensiblement des critères du concept occidental de RSE.
La RSE à la française s’inscrit d’après les auteurs dans une tradition légaliste selon laquelle « l’entreprise n’est pas intégrée à une communauté, mais à un ensemble politique où les responsabilités et les droits sont définis par la loi, laissant ainsi peu de place aux liens affectifs qui unissent l’entreprise et son environnement ». Par ailleurs conçue comme une déclinaison du développement durable, la RSE à la française place la « soutenabilité » en haut de ses priorités. Dans la conception américaine de la RSE à l’inverse, le développement durable et le droit n’occupent pas une place centrale. En matière de corporate social responsability, c’est l’éthique et la responsabilité individuelle qui servent de moteur à l’action pour « corriger les défauts du système ».
Pour les rédacteurs du livre blanc, il convient d’ajouter à ces deux conceptions de la RSE une troisième « qui ne dit pas son nom » : le management africain des entreprises. Culturellement en Afrique, l’entreprise doit d’après les auteurs « permettre au promoteur d’en vivre mais aussi de faire vivre ses proches, parents et amis […]. Elle doit contribuer à raffermir le lien social et non le mettre en péril ». Avant même l’idée d’enrichissement personnel, la conception africaine de l’entreprise intègre donc les exigences de légitimité lié à l’éthique d’une part et à « l’effectivité de son ancrage territorial » d’autre part. Cette définition irrigue naturellement les pratiques managériales et les attentes à leur égard se rapprochent donc sensiblement des critères du concept occidental de RSE.
Le livre blanc d’Alexandre Wong et Urbain Kiswend-Sida Yaméogo est une réelle source d’inspiration pour les entreprises et les managers internationaux engagés dans la RSE. Les auteurs mettent en lumière l’existence d’une réelle diversité culturelle au sein des démarches de RSE. Ils soulignent d’ailleurs la complémentarité dont peuvent faire preuve au ces différentes définitions. Par ailleurs, il apparaît que le contexte économique et culturel est un variable dont une démarche solide de RSE ne saurait se déconnecter. La RSE constitue une référence commune à l’Afrique et au monde occidentale mais il ne recoupe pas exactement la même réalité. Autant de pistes réflexions qui rappellent qu’une démarche de RSE n’est pas une recette prête à l’emploi mais bien un projet élaboré en prenant compte de l’environnement de l’entreprise.