(Flickr)
Les Trente Glorieuses ont marqué le basculement d’une société basée sur la discipline collective, où le destin de chacun était tracé d’avance, à une société où l’individu peut s’émanciper de son milieu social et s’épanouir sur le plan personnel. « C’est le culte de la performance, c’est le chacun pour soi, c’est l’individualisme et l’injonction à être autonome », explique la sociologue Sophie Le Garrec. « Une tendance qui n’a fait que s’accentuer au fil des ans. »
Pourtant, si les conditions de travail se sont progressivement améliorées, les maux liés aux activités professionnelles n’ont jamais été aussi nombreux. Davantage sollicité pour ses qualités propres que pour ses compétences professionnelles réelles, l’individu doit souvent essuyer une absence de reconnaissance et un affaiblissement des ressources collectives, ce qui a un impact sur sa santé.
Mais ces pathologies liées au travail, notamment psychiques, découlent aussi d’une quête incessante du « toujours plus ». Or, comme dans le sport, arrive un moment où l’on ne peut plus améliorer ses performances. « [Le salarié] est le nouveau super-héros sauf qu’on ne le caractérise pas comme tel, et c’est bien là le problème », déplore Sophie Le Garrec. « Il est toujours question de productivité, de rentabilité, de rendement, d’objectifs remplis, jamais de l’importance de la reconnaissance de l’engagement, de la qualité du travail, etc. »
D’après la sociologue, on est aussi entré dans l’ère de la précarité. « On parle d’obsolescence programmée pour les objets et on peut légitimement se demander […] si les travailleurs se sont pas eux aussi victimes d’obsolescence programmée », indique Sophie Le Garrec. Très présent à l’échelle internationale, ce modèle de new management gagne du terrain et touche non plus seulement les grandes firmes, mais aussi les collectivités publiques.
En outre, la santé mentale de l’individu est toujours dissociée du travail, selon la sociologue. « On ne s’interroge pas sur les causes liées à l’organisation du travail et on en attribue l’explication à la seule faiblesse de l’employé », dénonce-t-elle. « Si la personne est fatiguée, usée par son travail, c’est qu’elle est faillible... On va alors lui offrir des cours du genre « Comment mieux gérer votre stress ? », « Comment s’épanouir au travail ? »… Et si, après ça, elle est toujours « usée », ça veut bien dire qu’elle est vraiment « coupable » de sa fragilité. »
Pourtant, si les conditions de travail se sont progressivement améliorées, les maux liés aux activités professionnelles n’ont jamais été aussi nombreux. Davantage sollicité pour ses qualités propres que pour ses compétences professionnelles réelles, l’individu doit souvent essuyer une absence de reconnaissance et un affaiblissement des ressources collectives, ce qui a un impact sur sa santé.
Mais ces pathologies liées au travail, notamment psychiques, découlent aussi d’une quête incessante du « toujours plus ». Or, comme dans le sport, arrive un moment où l’on ne peut plus améliorer ses performances. « [Le salarié] est le nouveau super-héros sauf qu’on ne le caractérise pas comme tel, et c’est bien là le problème », déplore Sophie Le Garrec. « Il est toujours question de productivité, de rentabilité, de rendement, d’objectifs remplis, jamais de l’importance de la reconnaissance de l’engagement, de la qualité du travail, etc. »
D’après la sociologue, on est aussi entré dans l’ère de la précarité. « On parle d’obsolescence programmée pour les objets et on peut légitimement se demander […] si les travailleurs se sont pas eux aussi victimes d’obsolescence programmée », indique Sophie Le Garrec. Très présent à l’échelle internationale, ce modèle de new management gagne du terrain et touche non plus seulement les grandes firmes, mais aussi les collectivités publiques.
En outre, la santé mentale de l’individu est toujours dissociée du travail, selon la sociologue. « On ne s’interroge pas sur les causes liées à l’organisation du travail et on en attribue l’explication à la seule faiblesse de l’employé », dénonce-t-elle. « Si la personne est fatiguée, usée par son travail, c’est qu’elle est faillible... On va alors lui offrir des cours du genre « Comment mieux gérer votre stress ? », « Comment s’épanouir au travail ? »… Et si, après ça, elle est toujours « usée », ça veut bien dire qu’elle est vraiment « coupable » de sa fragilité. »