Politiquement la démarche devrait couter cher au gouvernement. Tout en continuant à présenter son action politique dans le sens de la transition énergétique, l’exécutif prépare une loi qui baisse le niveau d’exigence des objectifs. Révélé par le site Contexte, la décision risque de fortement déplaire. « La PPE – qui n’est pas une loi mais un décret – se charge, elle, de donner les détails de cette trajectoire : aucun réacteur ne sera fermé avant 2027, à l’exception de ceux de la centrale de Fessenheim (Haut-Rhin), qui seront arrêtés en 2020, un engagement du précédent gouvernement. Le gouvernement justifie dans la loi ce report en insistant sur le fait que « réduire la part du nucléaire dès 2025 aurait nécessité de construire de nouvelles centrales à gaz, en contradiction avec nos objectifs climatiques ». C’était déjà l’un des arguments avancés par Nicolas Hulot, en octobre 2017, lors de l’annonce de ce changement de stratégie. Pendant la campagne présidentielle, Emmanuel Macron avait pris l’engagement de tenir l’objectif de 2025 » explique Le Monde.
En plus de reculer l’obstacle sur le nucléaire, la loi prévoit d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. « Cela ne signifie pas que les émissions de gaz à effet de serre – soit 463 millions de tonnes équivalent CO2 en 2016 – seront égales à zéro, mais que les émissions résiduelles seront compensées par des puits de carbone naturels – forêts, prairies, sols agricoles ou zones humides – capables d’absorber le surplus. Atteindre cet équilibre n’en exige pas moins une baisse rapide et continue des rejets de gaz à effet de serre de l’Hexagone, qui doit les diviser environ par huit d’ici au mitan du siècle. (…) Pour atteindre cet objectif, la France prévoit également d’utiliser marginalement la capture de carbone émis par les centrales polluantes ou les industries, une technologie coûteuse et encore peu développée » ajoute le quotidien français.