L'usine à la campagne, symbole d'une union équilibrée entre primaire et secondaire, au bénéfice des territoires.
La coopérative, modèle de développement économique et de gouvernance participative
En France, l’histoire du mouvement coopératif est intimement liée aux courants de pensée du XIXème siècle tels que le socialisme utopique ou le christianisme social, visant à affranchir les travailleurs des conditions économiques et sociales de leur milieu, très peu protégé à l’époque. La coopération agricole s’est quant à elle spécifiquement développée dans le sillage du syndicalisme agricole à la fin du XIXème siècle. Mais c’est la crise économique mondiale des années 1930 et ses conséquences sur la production qui pousseront les pouvoirs publics à donner un cadre à leur développement et verront leur essor en tant que structures alternatives aux entreprises de droit privé. Une loi de 1947 portant statut de la coopération achèvera de donner à ce modèle son cadre juridique toujours en vigueur aujourd’hui.
La définition internationalement reconnue de la coopérative est sans équivoque sur ses moyens et sa finalité : il s’agit d’une « association autonome de personnes volontairement réunies pour satisfaire leurs aspirations et leurs besoins économiques, sociaux et culturels commun au moyen d’une entreprise dont la propriété est collective et où le pouvoir est exercé démocratiquement. » Ancrage local, gouvernance démocratique et développement économique à visée sociale constituent ainsi, avec toutes les nuances qui composent ces grandes notions, les socles de la coopération. En France, d’après une étude du cabinet de conseil McKinsey, les coopératives agricoles représentent aujourd’hui 40% du chiffre d’affaires et 38% de l’emploi du secteur, en plus de 70% de l’approvisionnement agricole. 75% des agriculteurs français sont membres d’au moins une coopérative.
Maillon essentiel de l’activité agricole, la coopération est plus que jamais d’actualité lorsque, comme le montrent les débats autour de son adaptation aux conditions actuelles de la mondialisation, il s’agit d’allier développement économique et finalité collective.
En France, l’histoire du mouvement coopératif est intimement liée aux courants de pensée du XIXème siècle tels que le socialisme utopique ou le christianisme social, visant à affranchir les travailleurs des conditions économiques et sociales de leur milieu, très peu protégé à l’époque. La coopération agricole s’est quant à elle spécifiquement développée dans le sillage du syndicalisme agricole à la fin du XIXème siècle. Mais c’est la crise économique mondiale des années 1930 et ses conséquences sur la production qui pousseront les pouvoirs publics à donner un cadre à leur développement et verront leur essor en tant que structures alternatives aux entreprises de droit privé. Une loi de 1947 portant statut de la coopération achèvera de donner à ce modèle son cadre juridique toujours en vigueur aujourd’hui.
La définition internationalement reconnue de la coopérative est sans équivoque sur ses moyens et sa finalité : il s’agit d’une « association autonome de personnes volontairement réunies pour satisfaire leurs aspirations et leurs besoins économiques, sociaux et culturels commun au moyen d’une entreprise dont la propriété est collective et où le pouvoir est exercé démocratiquement. » Ancrage local, gouvernance démocratique et développement économique à visée sociale constituent ainsi, avec toutes les nuances qui composent ces grandes notions, les socles de la coopération. En France, d’après une étude du cabinet de conseil McKinsey, les coopératives agricoles représentent aujourd’hui 40% du chiffre d’affaires et 38% de l’emploi du secteur, en plus de 70% de l’approvisionnement agricole. 75% des agriculteurs français sont membres d’au moins une coopérative.
Maillon essentiel de l’activité agricole, la coopération est plus que jamais d’actualité lorsque, comme le montrent les débats autour de son adaptation aux conditions actuelles de la mondialisation, il s’agit d’allier développement économique et finalité collective.
Une adaptation nécessaire face à la compétition agricole mondiale
Dans un contexte d’ouverture à la concurrence, de dérégulation et de mondialisation de l’agriculture, le modèle coopératif, fondé sur une exigence de développement socio-économique, est souvent malmené. Les coopératives ne seraient plus adaptées à la compétition agricole internationale, et, inversement, celles qui tireraient leur épingle du jeu dans cette compétition auraient trahi le sens de leur engagement coopératif. Tous les géants du modèle coopératif agricole français, qui contribuent au développement d’une production locale, rentable et protectrice de leurs adhérents face à une compétition mondialisée, ont dû dans un passé récent faire face aux critiques.
Ces dernières portaient notamment sur la pertinence des choix opérés par les directions : filialisation des activités, internationalisation semblable à celles des multinationales … Or c’est précisément pour s’adapter à la compétition agricole mondiale et répondre aux inquiétudes légitimes des coopérateurs. Le précédent historique de la crise des années 30 montre que les coopératives sont capables d’adopter les stratégies pertinentes sans se renier, précisément quand il s’agit d’assurer leur pérennité à long terme. C’est en effet grâce au modèle coopératif que les céréaliers français, confrontés à une chute des cours dans le sillage de la crise des années 30, ont traversé la tempête. Le modèle s’est depuis imposé dans l’ensemble des activités agricoles comme l’interface privilégiée entre les agriculteurs et le marché. Prises entre les exigences du statut et les contraintes du marché, les coopératives sont ainsi « condamnées à innover », et celles qui relèvent le défi intelligemment en recueillent les fruits. L’histoire récente de Tereos, numéro 1 français et numéro 2 mondial du sucre, en est l’illustration emblématique.
Dans un contexte d’ouverture à la concurrence, de dérégulation et de mondialisation de l’agriculture, le modèle coopératif, fondé sur une exigence de développement socio-économique, est souvent malmené. Les coopératives ne seraient plus adaptées à la compétition agricole internationale, et, inversement, celles qui tireraient leur épingle du jeu dans cette compétition auraient trahi le sens de leur engagement coopératif. Tous les géants du modèle coopératif agricole français, qui contribuent au développement d’une production locale, rentable et protectrice de leurs adhérents face à une compétition mondialisée, ont dû dans un passé récent faire face aux critiques.
Ces dernières portaient notamment sur la pertinence des choix opérés par les directions : filialisation des activités, internationalisation semblable à celles des multinationales … Or c’est précisément pour s’adapter à la compétition agricole mondiale et répondre aux inquiétudes légitimes des coopérateurs. Le précédent historique de la crise des années 30 montre que les coopératives sont capables d’adopter les stratégies pertinentes sans se renier, précisément quand il s’agit d’assurer leur pérennité à long terme. C’est en effet grâce au modèle coopératif que les céréaliers français, confrontés à une chute des cours dans le sillage de la crise des années 30, ont traversé la tempête. Le modèle s’est depuis imposé dans l’ensemble des activités agricoles comme l’interface privilégiée entre les agriculteurs et le marché. Prises entre les exigences du statut et les contraintes du marché, les coopératives sont ainsi « condamnées à innover », et celles qui relèvent le défi intelligemment en recueillent les fruits. L’histoire récente de Tereos, numéro 1 français et numéro 2 mondial du sucre, en est l’illustration emblématique.
Tereos, ou l’adaptation réussie du modèle coopératif aux enjeux de l’agriculture moderne
Le cas de Tereos est emblématique des adaptations du modèle coopératif français aux évolutions de l’agriculture mondialisée, sans reniement de ses fondements. Passée de petite distillerie coopérative de l’Aisne à numéro 2 mondial du sucre en moins d’un siècle, Tereos a su prouver l’agilité du modèle coopératif et son adaptabilité à des conditions de marché changeantes et aux nouvelles demandes des consommateurs et des agriculteurs sociétaires eux-mêmes.
L’engagement de la coopérative en faveur de l’adaptation de ses pratiques agricoles et de ses process industriels aux enjeux environnementaux en est l’une des illustrations les plus flagrantes. L’agriculture raisonnée s’est en effet imposée comme l’un des enjeux majeurs du secteur au cours des dernières années, que ce soit pour répondre aux attentes des consommateurs soucieux d’une alimentation plus respectueuse de l’environnement, ou pour des raisons de sécurité alimentaire. Tereos est ainsi un précurseur du sucre bio, avec 500 hectares cultivés par une soixantaine d’agriculteurs en France en 2020, soit plus que le doublement de la surface cultivée par rapport à 2019. Cette année, la coopérative a également dépassé le seuil symbolique des 50% de production d’énergie renouvelable pour l’alimentation de ses usines de transformation. Et pas uniquement en France, où l’engagement environnemental des entreprises est scruté par les consommateurs. Au Brésil, où Tereos exploite 300 000 hectares de canne à sucre – dont la moitié gérée par des agriculteurs locaux, les usines Tereos sont autosuffisantes en énergie, alimentées par les résidus du broyage de la canne. Les investissements en R&D de Tereos en faveur de l’environnement ont été récompensés : la coopérative a été classée dans le top 1% des entreprises de son secteur par l’agence de notation environnementale EcoVadis pour ses bonnes pratiques en matière de durabilité.
La capacité d’adaptation de la coopérative aux nouveaux enjeux de son secteur a également été mise à rude épreuve par l’évolution récente des marchés. Tereos a dû faire face en 2018 et 2019 à la baisse des cours mondiaux du sucre, liée à la fin des quotas européens entrée en vigueur en décembre 2017. Les pertes engendrées par ce retournement conjoncturel ont d’ailleurs été l’occasion de vifs débats dans le cadre des instances de gouvernance, une vision court-termiste s’inquiétant des conséquences de ces résultats. Les choses se sont apaisées, d’autant plus que les derniers résultats montrent la pertinence des choix effectués depuis plusieurs années. Le directoire de la coopérative a annoncé des résultats en forte croissance dans toutes ses divisions pour l’exercice clos au 31 mars 2020. La stratégie de la coopérative, combinant développement international et diversification est aujourd’hui confortée par un EBITDA en hausse de 53% à 420 millions d’euros et un résultat net à 24 millions d’euros. Quant à l’investissement industriel, notamment en France, il voit sa pertinence démontrée par le bond spectaculaire des résultats de la division sucre Europe, dont l’EBITDA augmente de 157% en un an. En effet, seul un appareil industriel préparé à cette possibilité pouvait permettre d’en tirer pleinement parti, en répondant au rebond de l’offre par une capacité de transformation à la hauteur.
La stratégie globale de Tereos, validée par les résultats, est loin de signifier un désengagement des territoires, et un éloignement des préoccupations des adhérents. Au contraire, les faits montrent que ces choix leur sont pleinement profitables. Les bénéfices retirés de la diversification internationale sont réinvestis dans l’ensemble de l’écosystème Tereos en France. Des usines plus performantes, connectées et à proximité des producteurs, auxquels sont proposés les outils d’agritech les plus en pointe, incitent ces derniers à produire plus et mieux. Depuis la fin des quotas européens sur le sucre, les surfaces betteravières de la coopérative ont augmenté de 22% en France, signe de la confiance des agriculteurs accordée aux dirigeants dans une période mouvementée. Tereos valorise aujourd’hui 50% des betteraves en France.
Enfin, l’ancrage au sein des territoires prend une dimension supplémentaire en cette période de crise du coronavirus. Plus que jamais, dans un contexte de rupture des chaînes d’approvisionnement internationales, la question de la souveraineté alimentaire de la France a été au cœur des débats. En contribuant au maintien d’une production locale et profitable, doublée d’une stratégie de diversification à l’international pour faire face aux turbulences du secteur, Tereos se pose en acteur essentiel de l’agriculture française et préfigure les évolutions futures du modèle coopératif.
Le cas de Tereos est emblématique des adaptations du modèle coopératif français aux évolutions de l’agriculture mondialisée, sans reniement de ses fondements. Passée de petite distillerie coopérative de l’Aisne à numéro 2 mondial du sucre en moins d’un siècle, Tereos a su prouver l’agilité du modèle coopératif et son adaptabilité à des conditions de marché changeantes et aux nouvelles demandes des consommateurs et des agriculteurs sociétaires eux-mêmes.
L’engagement de la coopérative en faveur de l’adaptation de ses pratiques agricoles et de ses process industriels aux enjeux environnementaux en est l’une des illustrations les plus flagrantes. L’agriculture raisonnée s’est en effet imposée comme l’un des enjeux majeurs du secteur au cours des dernières années, que ce soit pour répondre aux attentes des consommateurs soucieux d’une alimentation plus respectueuse de l’environnement, ou pour des raisons de sécurité alimentaire. Tereos est ainsi un précurseur du sucre bio, avec 500 hectares cultivés par une soixantaine d’agriculteurs en France en 2020, soit plus que le doublement de la surface cultivée par rapport à 2019. Cette année, la coopérative a également dépassé le seuil symbolique des 50% de production d’énergie renouvelable pour l’alimentation de ses usines de transformation. Et pas uniquement en France, où l’engagement environnemental des entreprises est scruté par les consommateurs. Au Brésil, où Tereos exploite 300 000 hectares de canne à sucre – dont la moitié gérée par des agriculteurs locaux, les usines Tereos sont autosuffisantes en énergie, alimentées par les résidus du broyage de la canne. Les investissements en R&D de Tereos en faveur de l’environnement ont été récompensés : la coopérative a été classée dans le top 1% des entreprises de son secteur par l’agence de notation environnementale EcoVadis pour ses bonnes pratiques en matière de durabilité.
La capacité d’adaptation de la coopérative aux nouveaux enjeux de son secteur a également été mise à rude épreuve par l’évolution récente des marchés. Tereos a dû faire face en 2018 et 2019 à la baisse des cours mondiaux du sucre, liée à la fin des quotas européens entrée en vigueur en décembre 2017. Les pertes engendrées par ce retournement conjoncturel ont d’ailleurs été l’occasion de vifs débats dans le cadre des instances de gouvernance, une vision court-termiste s’inquiétant des conséquences de ces résultats. Les choses se sont apaisées, d’autant plus que les derniers résultats montrent la pertinence des choix effectués depuis plusieurs années. Le directoire de la coopérative a annoncé des résultats en forte croissance dans toutes ses divisions pour l’exercice clos au 31 mars 2020. La stratégie de la coopérative, combinant développement international et diversification est aujourd’hui confortée par un EBITDA en hausse de 53% à 420 millions d’euros et un résultat net à 24 millions d’euros. Quant à l’investissement industriel, notamment en France, il voit sa pertinence démontrée par le bond spectaculaire des résultats de la division sucre Europe, dont l’EBITDA augmente de 157% en un an. En effet, seul un appareil industriel préparé à cette possibilité pouvait permettre d’en tirer pleinement parti, en répondant au rebond de l’offre par une capacité de transformation à la hauteur.
La stratégie globale de Tereos, validée par les résultats, est loin de signifier un désengagement des territoires, et un éloignement des préoccupations des adhérents. Au contraire, les faits montrent que ces choix leur sont pleinement profitables. Les bénéfices retirés de la diversification internationale sont réinvestis dans l’ensemble de l’écosystème Tereos en France. Des usines plus performantes, connectées et à proximité des producteurs, auxquels sont proposés les outils d’agritech les plus en pointe, incitent ces derniers à produire plus et mieux. Depuis la fin des quotas européens sur le sucre, les surfaces betteravières de la coopérative ont augmenté de 22% en France, signe de la confiance des agriculteurs accordée aux dirigeants dans une période mouvementée. Tereos valorise aujourd’hui 50% des betteraves en France.
Enfin, l’ancrage au sein des territoires prend une dimension supplémentaire en cette période de crise du coronavirus. Plus que jamais, dans un contexte de rupture des chaînes d’approvisionnement internationales, la question de la souveraineté alimentaire de la France a été au cœur des débats. En contribuant au maintien d’une production locale et profitable, doublée d’une stratégie de diversification à l’international pour faire face aux turbulences du secteur, Tereos se pose en acteur essentiel de l’agriculture française et préfigure les évolutions futures du modèle coopératif.