Temu (encore) sous le feu des critiques de la Commission européenne

Paolo Garoscio
14/10/2024


Le 11 octobre 2024, la Commission européenne a réitéré ses exigences envers la plateforme chinoise de commerce en ligne Temu accusée de ne pas agir suffisamment pour lutter contre la vente de produits illégaux ou potentiellement dangereux en Europe. Temu, qui a vu sa notoriété croître rapidement en raison de ses prix ultra-compétitifs, se trouve désormais au centre des préoccupations des autorités européennes en matière de protection des consommateurs et de respect des normes du marché unique.



Temu dans le collimateur de Bruxelles

La Commission européenne a déjà exprimé ses inquiétudes à l’encontre de Temu à plusieurs reprises cette année. En juin 2024, des premières demandes avaient été envoyées pour clarifier les mesures mises en place par la plateforme pour permettre la détection et le retrait de produits illégaux. Une demande effectuée dans le cadre de la mise en œuvre du règlement sur les services numériques (DSA) qui impose des règles strictes aux grandes plateformes opérant au sein de l'Union européenne.

La nouvelle demande de Bruxelles intervient alors que des doutes subsistent quant aux efforts de Temu pour se conformer aux exigences européennes. Parmi les principales interrogations figure la manière dont la plateforme chinoise gère la réapparition de produits jugés illégaux, malgré des signalements antérieurs. En effet, plusieurs produits non conformes aux normes européennes de sécurité continueraient d’être accessibles via la plateforme, soulevant ainsi des questions sur l’efficacité des mécanismes de contrôle de Temu.

L’algorithme de Temu pose question

Bruxelles a également soulevé des inquiétudes sur la gestion des données personnelles des utilisateurs de la plateforme. Temu, qui dispose d'un vaste système de recommandation algorithmique, doit prouver qu'elle respecte les règles européennes en matière de protection des données. À cela s’ajoutent des préoccupations sur la transparence de ces systèmes, susceptibles de manipuler les utilisateurs en leur présentant de manière privilégiée certains produits. La plateforme est donc mise en demeure de fournir des informations détaillées à ce sujet d’ici au 21 octobre 2024. Si Temu ne respecte pas ces délais ou si ses réponses sont jugées insuffisantes, la Commission pourrait décider d’ouvrir une enquête formelle.

En réaction, Temu a déclaré coopérer pleinement avec la Commission européenne et a affirmé que la sécurité des consommateurs est sa priorité absolue. La plateforme souligne avoir pris des mesures significatives depuis le printemps dernier pour renforcer ses mécanismes de contrôle des produits mis en vente. Un porte-parole de Temu a également annoncé que l’entreprise continuait à améliorer ses pratiques, conformément aux exigences du règlement européen.