C’était le mouvement social de trop pour le gouvernement. Les représentants des transporteurs routiers avaient menacé le gouvernement d’entamer un mouvement social à partir de lundi 13 octobre. En réponse, et après les avoir rencontré, la ministre de l’Ecologie, Ségolène Royal, s’est exprimée : « Nous avons décidé, premièrement, de suspendre sine die le dispositif d'écotaxe, deuxièmement de créer un groupe de travail (...) troisièmement, d'intensifier la recherche de solutions sur la situation économique et sociale globale du secteur. » Immédiatement les fédérations de transporteurs ont annoncé qu’ils renonçaient à défiler en attendant une nouvelle proposition du gouvernement.
Dans cet autre dossier très tendu, la ministre n’a certainement pas voulu faire face à un autre mouvement de contestation qui aurait accentué l’image de ras-le-bol généralisé. Après les élus locaux, les militants anti gaz de schiste ou nucléaire, les opposants à les gestation pour autrui et les professions réglementées, le gouvernement n’a pas voulu affronter les transporteurs.
Avenir incertain de la taxe
C’est un épisode de plus dans le feuilleton écotaxe qui a débuté en 2013. Alors que le dispositif devait entrer en vigueur en juillet de l’année dernière, il a été repoussé deux fois. Le projet avait ensuite été revu à la baisse et remplacé par un péage de transit qui devait être lancé d’abord le 1er janvier 2015, puis durant le premier trimestre.
Il est aujourd’hui difficile de savoir si le projet pourrait être définitivement enterré. Du côté des militants écologistes, l’impatience monte et l’on s’agace des revirements à répétition. Malgré les reculades successives, il est difficile d’imaginer que le gouvernement pourrait abandonner l’écotaxe après en avoir fait un sujet clé de son programme environnemental et budgétaire.