L’Allemagne et la Suède étaient, parmi les membres de l’Union européennes, deux des pays avec les relations les plus fortes avec la Russie. Mais la visite officielle de la Premier ministre Magdalena Andersson à Berlin a montré à quel point le conflit en Ukraine représentait un point de non-retour. Et il ne s’agit pas ici d’une analyse extérieure, mais de la position même de la Chancellerie allemande.
Une position exprimée par un communiqué relatant la teneur des échanges avec la Premier ministre suédoise : « Le chancelier fédéral a qualifié l'agression de la Russie contre l'Ukraine « de violation flagrante du droit international que nous n'admettrons pas. » Il a lancé un nouvel appel au président Poutine pour qu'il « convienne enfin d'un cessez-le-feu et accepte d'engager des négociations sérieuses avec l'Ukraine. » À ce propos, M. Scholz s'est exprimé sans équivoque : « Les troupes russes doivent se retirer de l'Ukraine. Il faut cesser de tuer. » L'attaque contre l'Ukraine signifie une rupture et tout le monde en est conscient, a poursuivi le chancelier. Cette agression russe a amené l'Allemagne mais aussi la Suède à changer des positionnements politiques datant de plusieurs décennies. Ainsi, l'Allemagne a livré pour la première fois des armes et des biens militaires à une région en guerre. Le chancelier a annoncé vouloir poursuivre les aides fournies : « Nous soutenons l'Ukraine sur les plans financier, humanitaire et militaire. Et ce soutien, nous le maintiendrons sans faiblir ». »
Au-delà des appels à la générosité, l’Allemagne et la Suède ont réaffirmé leur volonté de muscler la défense européenne. Une position également symbolique venant de deux pays qui n’ont pas une doctrine très marquée en la matière. « La rupture survenue avec la guerre montre également que l'Europe doit améliorer sa capacité à se défendre, estime encore le chancelier. L'Allemagne a déjà décidé de renforcer nettement la Bundeswehr. Lors du sommet de l'OTAN la semaine dernière, beaucoup d'autres pays ont annoncé vouloir faire de même, a-t-il poursuivi. Il s'agit également de permettre à l'Europe de se libérer de sa dépendance aux livraisons d'énergie russes et ce, le plus vite que possible » rapporte le communiqué.