Retour sur la fin programmée de l’ampoule à incandescence en Europe

Arthur Fournier
09/01/2013


Depuis le 31 décembre 2012, il n’est plus possible d’acheter des ampoules à incandescence traditionnelle en Europe. La fin de leur production a en effet été décidée par les institutions communautaires ; une décision motivée pour des raisons environnementales qui risque de concerner d’autres types d’ampoules également. Leur remplaçante sur nos plafonds est d’ailleurs déjà toute trouvée.



La fin des ampoules à filament incandescent a été programmée dès 2008 par l’Union européenne. Celle-ci a en effet été organisée pour être progressive. Ont ainsi d’abord été retirées du marché les ampoules de 100 watts (en 2009), puis de 60 et 40 watts (en 2010 et 2011 respectivement). Le dispositif a été complété à l’issue de l’année 2012 avec le retrait des ampoules à incandescence de 25 W.
 
La suppression des ampoules à incandescence doit permettre à la France « d’économiser 8 térawatts-heure de consommation d’électricité (soit l’équivalent de deux fois la consommation annuelle d’électricité des habitants de Paris) », explique le ministère de l’Écologie. Il est vrai que l’ampoule classique à filament passe aujourd’hui pour une technologie très peu efficiente.
 
Ce type d’ampoule a été inventé à la fin du XIXe siècle. Citoyen américain, Thomas Edison déposa un premier brevet pour cette technologie en janvier 1880. Deux ans plus tard, le Britannique Jospeh Swan déposa un premier brevet sur cette technologie en avril 1882. Les deux hommes seront à l’origine de la Edison & Swan United Electric Light Company, rapidement intégré à Thorn Lighting Ltd dont l’existence perdura jusqu’en 1998. Mais aussi révolutionnaires furent-elles en leur temps, les ampoules à incandescence présentent un problème de taille : elles ne transforment que 5 % d’énergie en lumière.
 
La décision de les faire disparaître du marché européen répond donc à une exigence d’efficacité énergétique. À ce titre, d’autres technologies énergivores devraient également disparaître selon la même logique. C’est par exemple le cas des ampoules halogènes dont la disparition a été programmée pour fin 2016. Les remplaçantes de ces différents types d’ampoules sont aujourd’hui toutes désignées : il s’agit bien sûr des ampoules à LED, aussi qualifiées d’électroluminescentes.
 
Les ampoules à LED présentent un argument massue à l’ère des économies d’énergie : elles consomment 4 à 5 fois moins de ressources et leur durée de vie est 6 à 10 fois supérieure à aux ampoules à incandescence. Le problème : le coût de la technologie LED est beaucoup plus élevé à l’achat. Même si l’équipement fait plus que se rentabiliser à moyen terme, les consommateurs continuent de leur préférer des ampoules moins chères, telles que les halogènes, dont la part de marché a augmenté plus vite ces dernières années que celle des LED en dépit de leur disparition programmée.
 
Les foyers de demain seront éclairés à l’électroluminescence. Plus durable, et moins consommatrice d’énergie, cette technologie présentait tous les avantages pour retenir l’attention des législateurs français et européens. Elle s’inscrit en effet dans une démarche environnementale à laquelle l’éclairage traditionnel à incandescence ne pouvait s’intégrer. Fin 2012, l’Europe a donc fait ses adieux à une technologie centenaire, qui après des dizaines d’années de bons et loyaux services a tiré sa révérence au profit de l’écologie.