RSE: les très petites entreprises en retard

16/01/2015


Mettre en place une stratégie de Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) reste encore peu courant dans les TPE. Pourtant, les bénéfices sont loin d'être négligeables. Car les principes de la RSE connaissent un succès grandissant. Pour répondre aux attentes, voire aux pressions de leurs parties prenantes, ou pour les anticiper, toujours plus d’entreprises innovent pour adopter des pratiques de management et des offres de biens et de services plus responsables, voire pour développer de nouveaux business models intégrant les enjeux sociaux ou environnementaux. Le but : améliorer l’impact social et environnemental de l’entreprise, tout en dopant sa performance économique.



Les TPE, ne sont pas encore suffisamment au fait des enjeux de la RSE. C'est du moins le constat d'enseignants de l'école de management Audencia de Nantes. Dans une tribune publiée sur le Cercle des Echos, ils commentent le baromètre 2014 de la RSE des petites et moyennes entreprises. 

Pour autant, tous les dirigeants d’entreprises ne sont pas encore convaincus de l’intérêt de la RSE et de son impact positif sur la performance économique. Le baromètre 2014 de la RSE dans les TPE et PME montre que les dirigeants des entreprises de moins de 10 salariés connaissent très mal l’idée de la RSE et en gardent une perception largement erronée. Ainsi, moins de 10 % parmi eux déclarent savoir exactement de quoi il s’agit et plus des deux tiers n’ont en jamais entendu parler. Ces chiffres contrastent avec ceux des dirigeants des PME employant entre 50 et 250 salariés qui sont ne sont que 40 % à ignorer le concept, sans parler de ceux des entreprises de plus de 500 salariés pour lesquels le législateur français impose d’intégrer des éléments sur leurs pratiques en matière de RSE dans leur rapport annuel.

Des bénéfices méconnus

Cette faible notoriété s’accompagne d’un avis mitigé à l’égard des bénéfices de la RSE. Alors qu’une telle approche est très souvent un moteur d’innovation, d’esprit d’équipe et de motivation, les dirigeants des TPE perçoivent les avantages possibles essentiellement en termes d’image et de réputation. Ils sont moins d’un tiers à croire que la RSE favorise la performance économique et la compétitivité. Ces dirigeants de TPE déclarent rarement mettre en place des démarches ambitieuses dans le domaine. Par comparaison, plus de la moitié des dirigeants des PME entre 50 et 250 salariés croient dans l’impact positif de la RSE sur la compétitivité.

Le tableau peint par ce baromètre est d’autant plus regrettable que les TPE de moins de 10 salariés constituent l’essentiel de notre tissu économique. Elles représentent plus de la moitié du PIB et les deux tiers des emplois en France. Passer à côté des opportunités qu’offre la RSE est donc dommage pour l’ensemble de la société, mais aussi pour les TPE elles-mêmes.

Lire l'intégralité de la tribune d'André Sobczak et Anne-Laure Guihéneuf (Audencia Nantes Ecole de management)