Moins protégé et plus sujet à être abattu, le loup est sur le point d’être moins préservé par les autorités. Une tendance qui a poussé les ONG associées aux discussions à claquer la porte des négociations du Groupe National Loup.
Ces dernières semaines déjà, les premières confidences lors de la préparation des discussions qui réunissent différentes parties prenantes autour de l’État pour discuter du suivi de la réintroduction de l’animal. « Le 18 septembre, les 6 organisations de protection de la nature (WWF, LPO, FNE, Ferus, ASPAS, Humanité et Biodiversité) représentées au Groupe National Loup ont annoncé leur retrait de cette instance consultative, indignées par le contenu déséquilibré du nouveau Plan national d'action (PNA) « Loup et activités d'élevage » présenté par le gouvernement pour la période 2024-2029 » explique Humanité et Biodiversité par communiqué.
« Nos associations regrettent l'absence totale d'évaluation du PNA précédent (2018-2023) et d'analyse de l'évolution de la situation en termes de dommages, de développement de la population de loups, de valorisation des expériences de terrain favorisant la coexistence, ou de baisse du nombre d'animaux d'élevage tués par rapport au nombre de loups présents. Le gouvernement fait ainsi le choix délibéré d'utiliser les dérogations juridiquement prévues dans le statut de protection pour organiser sans l'assumer une régulation cynégétique du loup en simplifiant les procédures d'abattage, empêchant le rétablissement d'une population viable de l'espèce sur son aire naturelle de répartition », poursuit l’ONG.
Pour les défenseurs de l’environnement ou des animaux, les arbitrages en cours sont trop favorables aux bergers et vont avoir des conséquences importantes sur la conservation de l’espèce. « Alors que ce PNA devrait garantir la bonne conservation de l'espèce en France tout en assurant le soutien et l'accompagnement du pastoralisme, il n'est fait mention que des impacts négatifs de la présence du loup et pas des bénéfices qu'elle apporte, notamment pour la régulation des populations de grands ongulés nécessaire au bon fonctionnement des écosystèmes forestiers. En outre, ce plan contient de nombreuses inexactitudes et des affirmations mensongères, en particulier sur l'état de conservation de l'espèce en France et sur le bilan des dommages », affirme Humanité et Biodiversité.