Quelle transition ?
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C’est finalement à la lueur du printemps 2014 que la loi sur la transition énergétique, initialement prévue à l’automne, pourrait être présentée. François Hollande assure que « ce sera l'un des textes les plus importants du quinquennat ». Si les consultations se poursuivent dans leur lancée, le futur projet de loi entend se consacrer à l'efficacité énergétique, au développement des énergies renouvelables et à l'énergie nucléaire.
Ainsi, la France compte diviser par deux sa consommation d’énergie finale d’ici 2050. L’objectif est également de diminuer le recours au nucléaire et aux combustibles fossiles d'ici 2030 via le recours aux énergies renouvelables. Des objectifs ambitieux qui ont valu à la France de décrocher la troisième place du podium de la transition énergétique selon le Forum économique mondial, qui salue la politique française menée entre énergie durable et abordable. Une bonne nouvelle qui devrait rassurer les sceptiques au projet de loi, qui peine toujours à susciter le consensus. Au premier rang des critiques, le coût de cette transition.
Ainsi, la France compte diviser par deux sa consommation d’énergie finale d’ici 2050. L’objectif est également de diminuer le recours au nucléaire et aux combustibles fossiles d'ici 2030 via le recours aux énergies renouvelables. Des objectifs ambitieux qui ont valu à la France de décrocher la troisième place du podium de la transition énergétique selon le Forum économique mondial, qui salue la politique française menée entre énergie durable et abordable. Une bonne nouvelle qui devrait rassurer les sceptiques au projet de loi, qui peine toujours à susciter le consensus. Au premier rang des critiques, le coût de cette transition.
Le prix des économies d’énergie
Au moins deux estimations s’affrontent. D’un côté il y a le calcul du « prix de l’inaction » : combien cela nous coûtera-t-il de ne rien faire ? 5,5% du PIB en 2050 répond l’OCDE, sans compter les dommages sociaux et environnementaux. Avec de surcroît une facture énergétique qui resterait élevée sur la même période : pour la seule année 2012, la facture de pétrole s’élevait à plus de 55 milliards d’euros. L’OCDE prévient également que plus nous tardons à entamer cette transition, plus le coût des dommages augmente.
De quoi donc relativiser l’autre estimation : celle du coût réel de la transition énergétique, avec des implications économiques de toute évidence importantes. Ainsi, les coûts de l'adaptation au changement climatique varieraient entre 0,1 et 0,5% du PIB selon la plupart des études. Les premières estimations font ainsi état de 20 milliards d’euros nécessaires chaque année (soit 700 milliards au moins d’ici 2050). L’Etat entend accompagner concrètement la transition énergétique notamment grâce à la fameuse contribution climat énergie, la fameuse CCE, aussi connue comme une taxe carbone nouvelle version.
Sauf que d’un point de vue purement comptable, cette fiscalité verte ne rapporterait que 4 milliards d’euros par an à partir de 2016. De plus, la TVA sur la rénovation énergétique des logements devrait tomber sous peu à 5 % afin de « réduire la facture énergétique des ménages et soutenir l'activité du bâtiment ». Des plans d'aide à la rénovation, notamment thermique, sont également prévus. Si les propriétaires pourront trouver de l’aide auprès de la Caisse de Dépôts, l’Etat risque de son côté d’avoir du mal à équilibrer l’équation. D’autant plus qu’il peut paraitre contradictoire de vouloir diviser notre consommation d’énergie par deux tout en encourageant la voiture électrique et les objets connectés.
De quoi donc relativiser l’autre estimation : celle du coût réel de la transition énergétique, avec des implications économiques de toute évidence importantes. Ainsi, les coûts de l'adaptation au changement climatique varieraient entre 0,1 et 0,5% du PIB selon la plupart des études. Les premières estimations font ainsi état de 20 milliards d’euros nécessaires chaque année (soit 700 milliards au moins d’ici 2050). L’Etat entend accompagner concrètement la transition énergétique notamment grâce à la fameuse contribution climat énergie, la fameuse CCE, aussi connue comme une taxe carbone nouvelle version.
Sauf que d’un point de vue purement comptable, cette fiscalité verte ne rapporterait que 4 milliards d’euros par an à partir de 2016. De plus, la TVA sur la rénovation énergétique des logements devrait tomber sous peu à 5 % afin de « réduire la facture énergétique des ménages et soutenir l'activité du bâtiment ». Des plans d'aide à la rénovation, notamment thermique, sont également prévus. Si les propriétaires pourront trouver de l’aide auprès de la Caisse de Dépôts, l’Etat risque de son côté d’avoir du mal à équilibrer l’équation. D’autant plus qu’il peut paraitre contradictoire de vouloir diviser notre consommation d’énergie par deux tout en encourageant la voiture électrique et les objets connectés.
Des technologies innovantes dans tous les domaines
Si l’Etat se démêle actuellement avec des questions budgétaires, les acteurs privés, assez prompts à s’engager dans l’aventure énergétique, se posent la question des opportunités de la démarche. Ils entendent faire baisser la facture énergétique grâce à des stratégies toujours plus innovantes, qu’ils considèrent comme un levier de compétitivité face à la crise. Cécile Philippe, directrice de l’institut Molinari préconise même de laisser la transition écologique aux lois du marché, l’idée étant que « la concurrence entre tous les acteurs de l’industrie et de l’énergie les incite en fait à explorer davantage (…). Qui dit efficacité, dit moins de déchets et diminution in fine de l’empreinte carbone ».
Sur le plan des techniques, les innovations seront le préalable indispensable à la transition énergétique. Cette révolution technologique verte a commencé il y a déjà des décennies, mais elle pourrait faire des technologies environnementales le troisième secteur industriel mondial d’ici 2020. Des éoliennes jusqu’à l’utilisation de biocarburants, les solutions énergétiques se multiplient. Elles se perfectionnent également « avec les nouvelles technologies, comme les smart Grid (réseaux électriques intelligents), où les consommateurs d'énergie peuvent aussi devenir des producteurs, des autoconsommateurs », constate le président de l’ADEME, Bruno Lechevin.
Créateur de solutions smart Grid, Cofely Ineo a participé à leur implantation à Toulouse ou en Vendée et s’inscrit dans une dynamique locale de développement technologique. Thomas Peaucelle, directeur général de Cofely Ineo, croit « que d’un point de vue technique, l’énergie de demain sera le résultat de beaucoup plus de numérique. Au cours des prochaines décades, les innovations majeures en matière énergétique ne seront donc pas technologiques, mais humaines et intellectuelles. L’efficacité énergétique, en attendant la transition, ne pourra s’accomplir que de cette façon ».
Un écho à la dimension humaine de la transition énergétique, à laquelle sont attachés les deux spécialistes qui misent sur la décentralisation de la production énergétique. Selon eux, c’est grâce à l’échelon local que la transition infusera la société dans sa globalité. Si pour Thomas Peaucelle « l’énergie est la ressource qui met la ville et la société en mouvement », « tout ne viendra pas d'en haut. C'est sur le terrain, de façon horizontale que la transition se fera » précise Bruno Lechevin. Et au-delà des seules questions de la production énergétique, se posera la question de l’optimisation de notre consommation et donc de la numérisation et l’intégration en réseau piloté de tout ce qui consomme de l’énergie. La transition énergétique reposera aussi sur une transition vers des réseaux d’information et de contrôle omniprésents.
Sur le plan des techniques, les innovations seront le préalable indispensable à la transition énergétique. Cette révolution technologique verte a commencé il y a déjà des décennies, mais elle pourrait faire des technologies environnementales le troisième secteur industriel mondial d’ici 2020. Des éoliennes jusqu’à l’utilisation de biocarburants, les solutions énergétiques se multiplient. Elles se perfectionnent également « avec les nouvelles technologies, comme les smart Grid (réseaux électriques intelligents), où les consommateurs d'énergie peuvent aussi devenir des producteurs, des autoconsommateurs », constate le président de l’ADEME, Bruno Lechevin.
Créateur de solutions smart Grid, Cofely Ineo a participé à leur implantation à Toulouse ou en Vendée et s’inscrit dans une dynamique locale de développement technologique. Thomas Peaucelle, directeur général de Cofely Ineo, croit « que d’un point de vue technique, l’énergie de demain sera le résultat de beaucoup plus de numérique. Au cours des prochaines décades, les innovations majeures en matière énergétique ne seront donc pas technologiques, mais humaines et intellectuelles. L’efficacité énergétique, en attendant la transition, ne pourra s’accomplir que de cette façon ».
Un écho à la dimension humaine de la transition énergétique, à laquelle sont attachés les deux spécialistes qui misent sur la décentralisation de la production énergétique. Selon eux, c’est grâce à l’échelon local que la transition infusera la société dans sa globalité. Si pour Thomas Peaucelle « l’énergie est la ressource qui met la ville et la société en mouvement », « tout ne viendra pas d'en haut. C'est sur le terrain, de façon horizontale que la transition se fera » précise Bruno Lechevin. Et au-delà des seules questions de la production énergétique, se posera la question de l’optimisation de notre consommation et donc de la numérisation et l’intégration en réseau piloté de tout ce qui consomme de l’énergie. La transition énergétique reposera aussi sur une transition vers des réseaux d’information et de contrôle omniprésents.