L’enjeu est de faire diminuer les déchets, non de trouver un moyen de consommer sans réfléchir sans avoir mauvaise conscience. Si le recyclage s’est invité dans nos vies, il n’est pas inutile de s’interroger de l’efficacité des pratiques devenus habituelles. C’est pour cette raison que le long article de 20 Minutes à ce sujet est intéressant. Il rappelle que le recyclage et la lutte contre les énergies fossiles sont des moyens et non des fins : « Le risque de se focaliser sur ces deux seuls défis est de passer à côté d’autres enjeux moins directement visibles, tels que le réchauffement climatique, la perte de biodiversité ou les effets toxicologiques de nos activités sur l’homme et les écosystèmes. Autant de questions qui exigent de nous davantage d’efforts de conceptualisation et de prospection, nécessaires si l’on souhaite surmonter la crise environnementale à laquelle nous sommes confrontés. Cette focalisation réduit aussi la complexité des systèmes anthropiques à leur production et à leur élimination, sans interroger leur utilisation, leur maintenance, leur transport ou encore leur utilité pour la société et les individus qui la composent. »
Et l’article de prendre l’exemple de chaussures vendues par Adidas avec l’argument de la fabrication avec du plastique recyclé de déchets collectés sur les plages : « Or, la difficulté n’est pas de réemployer les plastiques ramassés sur nos côtes mais bien d’éviter de trouver dans les océans des bouteilles, des gobelets, des filets de pêche échoués. L’ambition d’Adidas de réduire l’impact environnemental de ses produits en utilisant ses plastiques plutôt que des matières premières vierges détourne l’attention des parties prenantes sur le vrai défi des fuites de plastiques vers les milieux aquatiques. En outre, la logistique nécessaire à la massification des flux plastiques et à la fabrication des chaussures peut s’avérer plus émettrice que le fait de brûler ou de recycler ses plastiques localement. Au-delà de 8.000 kilomètres parcourus au total en camion pour collecter, densifier et envoyer sur le site de production, l’incinération du plastique a moins d’impact sur le réchauffement climatique. »
C’est bien tout l’enjeu des problématiques liées à l’environnement. Il faut s’interroger sur des virages efficaces et harmonieux plutôt que de déterminer un ou deux objectifs qui font oublier les raisons de se mobiliser.