Origine du Covid-19 : la Chine joue la montre face aux enquêteurs de l’OMS

Sébastien Arnaud
08/01/2021


Sans refuser nettement la visite des experts de l’OMS, la Chine tarde à délivrer des visas à plusieurs de ses membres. Une situation dénoncée par les responsables de l’OMS tandis que Pékin confirme sa volonté d’empêcher que la lumière soit faite.



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Mieux comprendre le Covid-19 c’est avancer dans la lutte contre cette maladie et ses conséquences. La recherche de l’origine du virus est importante pour agencer les premières pièces du puzzle. Mais vu de Pékin, c’est la crainte de voir des responsabilités établies qui semble l’emporter. Le pays qui avait fini par accepter qu’une équipe d’experts viennent enquêter sur le terrain, là où l’épidémie semble avoir débuté, jour désormais la monter.  
« Aujourd’hui, nous avons appris que les responsables chinois n’ont pas encore finalisé les autorisations nécessaires à l’arrivée de l’équipe en Chine », a expliqué le directeur de l’OMS. 
 
Au dernier moment plusieurs membres de la délégation ont été empêchés de voyager. « La recherche de la source est très compliquée. Pour assurer le bon déroulement des travaux du groupe international d’experts en Chine, les procédures nécessaires doivent être respectées et des arrangements spécifiques pertinents doivent être pris. A l’heure actuelle, les deux parties sont en cours de négociation à ce sujet », a déclaré Hua Chunying, porte-parole du ministère des affaires étrangères chinois. Confirmant qu’il y avait bien un problème.
 
Chaque étape de la préparation de cette mission a démontré que la Chine n’était pas encline à collaborer. « La désignation des dix experts-enquêteurs avait déjà été au centre d’intenses tractations entre Pékin et l’OMS. La Chine avait déjà obtenu de coopter les scientifiques en question et de restreindre leur marge de manœuvre. En particulier, les termes de l’accord conclu entre la Chine et l’organisation onusienne stipulent que leur enquête « s’appuiera (…) sur les informations existantes et viendra compléter, plutôt que dupliquer, les efforts en cours ou existants ». Les enquêteurs de l’OMS devront donc se fonder, au moins en partie, sur des travaux déjà conduits sous l’égide de Pékin, sans être habilités à reproduire eux-mêmes certaines analyses » rappelle Le Monde .