Organisation du travail, et si ce n’était pas une question de nombre d’heures ?

14/06/2016


Par communiqué, la CFDT explique pourquoi elle a refusé de signer le manifeste d’appel au passage aux trente deux heures. Un texte utile pour le débat où le syndicat dénonce un « jeu de postures médiatiques. »



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Sous forme de questions-réponses à Hervé Garnier, son secrétaire national, la CFDT publie un communiqué sur la question du temps de travail. Un pavé dans l’eau qui a son importance alors que le magazine Alternatives économiques a publié un manifeste pour la réduction du temps de travail à 32 heures signé par 150 personnalités.
 
Pour le secrétaire national, « le débat autour de la durée hebdomadaire de travail s'apparente davantage à un jeu de postures médiatiques autour d'un simple chiffre - les 32 heures -, et s'exonère totalement des questions liées à la rémunération, à la charge et aux conditions de travail, et plus globalement à l'évolution du travail. »

Une réflexion plus large

« L'autre différence tient à l'évolution même du travail. La durée du temps de travail, c'est un peu la clé de voûte du code du travail, une référence qui permet d'encadrer l'organisation du travail, les horaires collectifs, le salaire et bien d'autres choses encore. On constate de plus en plus que cette référence est mise à mal, par le développement du numérique, par la porosité entre vie familiale et vie professionnelle... Dans les entreprises, la durée du temps de travail pose de réelles questions » avance plus loin Hervé Garnier.
 
Au fur et à mesure que les jours passent, la contestation contre la loi du travail s’est muée en remise en question de l’organisation même du monde du travail et de rapports entre l’entreprise et la société. Quel que soit, les opinions, les positions et les intérêts défendus, l’actualité souligne une formidable opportunité de débattre sur l’organisation du travail et notamment de ce qui doit ou peut être remis en question, par les uns comme les autres. Aborder la question de la semaine des 32 heures, c’est mettre de l’huile sur le feu d’un débat du temps de travail qui s’est transformé en signe de reconnaissance.