Matériel informatique : prolonger sa vie pour réduire son empreinte carbone

Paolo Garoscio
04/11/2024


La durabilité du matériel informatique est aujourd'hui au cœur des préoccupations en matière de responsabilité sociétale des entreprises (RSE). Selon une étude d'Atos publiée le 4 novembre 2024, il est possible d'augmenter la durée de vie des équipements tout en maintenant une expérience utilisateur optimale, une stratégie qui pourrait contribuer à réduire l'empreinte environnementale de ce secteur particulièrement énergivore.



La durée de vie des équipements informatiques : un levier majeur de réduction de l’empreinte carbone

D’après les résultats d'Atos, 79 % de l'empreinte carbone d'un ordinateur portable est générée dès la phase de fabrication. Ce qui signifie que le remplacement fréquent des équipements multiplie l'impact environnemental lié à leur production. En prolongeant le cycle de vie des appareils de 3-5 ans à 8-10 ans, il est possible de réduire considérablement cet impact sans compromettre les performances techniques ni la satisfaction des utilisateurs​.

Le reconditionnement joue un rôle clé dans cette stratégie, en permettant de donner une seconde vie aux appareils usagés. L’étude d’Atos révèle que 76% des ordinateurs portables utilisés par les grandes entreprises pourraient être reconditionnés, tandis que les 24% restants, trop endommagés pour un reconditionnement complet, pourraient être recyclés. Pour faciliter le reconditionnement, il est néanmoins important de choisir des fournisseurs qui proposent des appareils modulaires, avec des pièces facilement remplaçables, et d’investir dans des partenariats avec des entreprises spécialisées en reconditionnement ou recyclage.

Engagement des employés et durabilité : vers une prise de conscience collective

Une des forces de cette approche durable réside dans l’engagement des employés. Selon l’étude, 75% des employés se disent prêts à conserver leur matériel plus longtemps s’ils sont informés des bénéfices environnementaux associés​. La sensibilisation à l'impact écologique pourrait également inclure des actions sur les pratiques quotidiennes des utilisateurs. Par exemple, 16% des appareils restent allumés en permanence, ce qui consomme inutilement de l'énergie.

De plus, grâce à l’analyse des données de fonctionnement, il est possible d’identifier des plages horaires où l'utilisation énergétique est moins carbonée, ce qui permet aux utilisateurs de synchroniser leur utilisation d'appareils en fonction de la demande sur le réseau électrique. En effet, la consommation d’énergie peut être jusqu’à 2,3 fois plus élevée selon l’heure de la journée.