Malgré les réformes, le trou de la sécurité sociale reste un gouffre déficitaire

24/05/2023


La Cour des comptes a fait le point sur le trou de la sécurité sociale qui se résorbe sans pour autant arrêter d’être un gouffre financier. Pire, les hauts fonctionnaires estiment que dès 2024 le déficit devrait de nouveau se creuser alors qu’il y avait une amélioration notable.



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De 20 milliards d’euros de déficit à 8 milliards d’euros, il y avait clairement du mieux. Mais pas assez pour que la Cour des comptes s’enthousiasme. « En 2023, le déficit de la Sécurité sociale devrait s'établir à 8,2 milliards d'euros, selon les prévisions gouvernementales. Après un déficit de près de 20 milliards en 2022, les comptes apparaissent en net redressement. La Cour des comptes n'en félicite pas pour autant l'exécutif. La diminution du déficit s'explique «du fait principalement du repli des dépenses d'assurance maladie liées à la crise sanitaire», avance en effet l'institution dans son dernier rapport sur l'application des lois de financement de la sécurité sociale, publié ce mercredi », explique Le Figaro dans un article bien détaillé sur le diagnostic des hauts fonctionnaires .

Si la situation ne prête pas au triomphalisme, c’est notamment parce que malgré les réformes des retraites ou de l’assurance chômage, le trou déficitaire de la Sécurité sociale devrait s’accentuer à partir de l’année prochaine, notamment à cause de la branche vieillesse et des dépenses d’assurance maladie. Si la réforme des retraites limite légèrement les dégâts, elle n’inverse pas la tendance.

A partir de 2025 ou 2026, la Cour des comptes mise sur un déficit de 15 milliards d’euros. Les Sages ne manquent pas d'idées d'économies à inscrire dans cet éventuel programme. Ils recommandent ainsi de rétablir un «seuil d'alerte» en cas de dépassement de 5 % de l'Ondam, de s'attaquer par la régulation à la question des dépassements, de muscler les indicateurs financiers de tous les établissements de santé, de «moduler davantage les types d'intervention de l'aide médicale urgente en fonction des besoins locaux», de renforcer la lutte contre la fraude sociale en déployant des contrôles automatisés, de consolider au niveau national les données médicales des patients ou encore de rendre obligatoire la prescription électronique... », conclue Le Figaro.