Lutter contre les violences conjugales, c’est lutter contre le phénomène d’emprise

26/11/2019


Le premier bilan du Grenelle contre les violences conjugales c’est que le phénomène d’emprise est l’ennemi à abattre. Sur les treize mesures arrêtées par le gouvernement, quatre concerne cet aspect qui est le nœud du problème.



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La non-dénonciation des violences subies, l’incapacité à appeler à l’aide ou la tendance à minorer les faits s’expliquent par l’emprise psychologique. S’il est difficile de faire face aux violences domestiques et conjugales, c’est à cause de cet aspect particulièrement ardu à évaluer. Une réalité que le Grenelle semble avoir pris en compte avec quatre mesures sur les treize annoncées à ce propos. 

Trois mesures sur les quatre semblent bien pensées. Il y a ainsi la création dans le code pénal du suicide forcé comme situation aggravante. Ainsi lorsqu’une personne tente de se suicider ou se suicide dans un contexte de violences domestiques, des peines de dix ans de prison et 150 000 euros d’amende seront prévues. Ensuite, le Grenelle demande à ce que les médiations pénales soient bannies. Dans un contexte d’emprise psychologique, considérer qu’un accord est possible est considéré comme inacceptable, puisqu’elle implique une discussion d’égal à égal. Enfin, les visites ne prison des victimes à leurs bourreaux seront mieux encadrées pour éviter que l’emprise ne se poursuive. 

Si l’on reconnait dans ces trois solutions une approche pratique et opérationnelle d’un problème complexe, le première mesure, présentée comme la plus importante, concerne la levée du secret médical. Sur ce point précis, il faut s’attendre à un débat complexe qui ne devra surtout pas être caricaturé. Car si la corporation médicale va réagir d’un côté et de l’autre des militantes féministes, c’est l’efficacité de la mesure qui doit être évaluée. Car s’il est tout à fait exact que seulement une victime sur cinq ( pour un total évalué de 220 000 femmes), est-il certain que permettre aux médecins de signaler à la justice sera efficace ? Car dans les cas où l’emprise psychologique est réelle, c’est le lien de confiance et de confidence avec le médecin qui pourrait être remis en cause. Or, ce sont bien les professionnels de santé qui sont le mieux placés pour agir contre l’emprise.