« Il y a un mois, le 15 février, il faisait 15° à Chapelle-des-Bois », a lancé le directeur de la station de Métabief dans le Doubs, Olivier Erard. A l’occasion d’une rencontre européenne pour parler des enjeux du réchauffement climatique pour les stations de ski, les professionnels du secteur se sont retrouvés les 16 et 17 mars dans la station qu’il dirige. Si au moment de la rencontre la nature environnante était largement enneigée, la saison bousculée par le Covid a aussi connu des fluctuations de températures déroutantes. Alors que 2020 a de nouveau battu des records de températures, les stations les moins hautes sont le plus concernées par le réchauffement global des températures. Plusieurs études ont ainsi montré qu’un des effets du réchauffement était un décalage des conditions météos selon les altitudes.
« Les scientifiques s'accordent sur les effets du changement climatique : hausse globale des températures, élévation de la limite pluie/neige, tensions sur la ressource en eau indispensable à la neige de culture. À un horizon de 20 à 30 ans, les scénarios du GIEC - les experts mondiaux du climat - rendent très incertaine la possibilité de maintenir une activité de ski alpin viable sur les massifs de basse et moyenne altitude comme le Jura » rapporte le communiqué de la région Bourgogne Franche Comté.
Les enjeux sont énormes pour les stations. La logique consistant à trouver des sources de financements pour des infrastructures de ski est fragilisée par un contexte incertain. « Collectivement, les acteurs du territoire, élus et socioprofessionnels ont défini les contours d'une période de transition jusqu'à l'échéance 2030-2035. Le domaine skiable actuel a été analysé à l'aune des modèles climatiques afin de cibler les investissements sur les secteurs les plus viables. Ce maintien raisonné de l'activité neige s'accompagne d'une diversification des activités touristiques et d'une mutualisation avec les territoires voisins. « À terme, la neige ne représentera plus 50 % du chiffre d'affaires mais 10 ou 20 % » résume Olivier Erard. De station de sport d'hiver, Métabief se convertit en station de montagne. Avec une large palette d'activités de plein air (randonnée, VTT, trail, vélo électrique...) accessibles à tous, y compris aux personnes en situation de handicap » appuie le communiqué.