Le quotidien britannique The Guardian a publié les conclusions d’une enquête sur les politiques de Responsabilité sociale des entreprises. Le travail universitaire a cherché à voir si les discours RSE « pouvaient avoir des conséquences involontaires négatives. »
L’étude a été réalisée par deux universitaires de la London School of Business et de l’Université de Californie. Ils ont analysé les discours et pratiques de 49 grandes firmes internationales. Dans leurs conclusions les chercheurs érigent en exemple Enron et BP.
Selon eux, les politiques RSE les plus ambitieuses sont souvent accompagnées de comportements « irresponsables ».
L’étude a été réalisée par deux universitaires de la London School of Business et de l’Université de Californie. Ils ont analysé les discours et pratiques de 49 grandes firmes internationales. Dans leurs conclusions les chercheurs érigent en exemple Enron et BP.
Selon eux, les politiques RSE les plus ambitieuses sont souvent accompagnées de comportements « irresponsables ».
« Crédit moral »
Les chercheurs expliquent leur conclusion, en apparence paradoxales. Selon eux, la première conséquence de la mise en place d’une politique RSE est l’acquisition d’une sorte de « crédit moral ». Ce sentiment pousserait alors les dirigeants à se permettre des comportements contestables. « Concevoir et mettre en oeuvre des stratégies de RSE permet aux dirigeants de se créer une image morale d’eux-mêmes et de leur entreprise, ce qui leur donne en dernière instance l’impression d’avoir accumulé des crédits moraux. Ces crédits moraux signifient qu’ils se sentent justifiés à adopter des pratiques moins éthiques et à être moins vigilants vis-à-vis des besoins des parties prenantes » expliquent-ils.
De manière imagée, les universitaires affirment que « C’est un peu comme une personne qui mangerait de manière équilibrée 11 mois sur 12 et se permettrait tous les excès durant les fêtes de fin d’année. Leur régime généralement sain leur donne suffisamment confiance pour qu’ils ne craignent pas d’être considéré comme une personne aux habitudes malsaines. »
L’analyse des résultats de l’enquête est contestable à plus d’un titre. D’abord, les conclusions des deux spécialistes tissent un lien de cause à effet entre la politique responsable et l’irresponsabilité au lieu de pointer du doigt les ruptures, évidentes, qui existent entre les discours et les actions. Par ailleurs, ils présentent des statistiques qui ne peuvent être prises au sérieux étant donné le nombre de cas étudiés « Notre étude conclut que pour cinq actions positives initiée pour ses parties prenantes, une entreprise accomplira en moyenne ultérieurement une action négative. Par exemple, une organisation peut prendre cinq mesures positives, par exemple donner 1,5% de ses profits pour des actions caritatives, puis s’impliquer ensuite dans des pratiques controversées qui affectent négativement l’économie locale. »
La démonstration semble aussi s’appuyer sur des considérations d’ordre psychologique plus que chiffrées. Ils expliquent par exemple que « cette relation entre comportements socialement responsables et irresponsables est d’autant plus forte dans les entreprises dont le PDG cherche délibérément à se doter d’une image morale. »
L’étude a cependant le mérite de poser la question de l’application des politiques RSE. Les annonces de mise en place de politique responsable par les entreprises sont trop souvent saluées comme évidemment positives sans qu’une vérification sérieuse soit entreprise.
Les chercheurs conseillent des mesures opérationnelles intéressantes pour éviter que des comportements déviants soient mis en place. Pour eux, « les dirigeants doivent être au courant de cette tendance pour pouvoir empêcher leur compagnie de tomber dans ce schéma » en regardant de plus prêt le management des différentes branches.
De manière imagée, les universitaires affirment que « C’est un peu comme une personne qui mangerait de manière équilibrée 11 mois sur 12 et se permettrait tous les excès durant les fêtes de fin d’année. Leur régime généralement sain leur donne suffisamment confiance pour qu’ils ne craignent pas d’être considéré comme une personne aux habitudes malsaines. »
L’analyse des résultats de l’enquête est contestable à plus d’un titre. D’abord, les conclusions des deux spécialistes tissent un lien de cause à effet entre la politique responsable et l’irresponsabilité au lieu de pointer du doigt les ruptures, évidentes, qui existent entre les discours et les actions. Par ailleurs, ils présentent des statistiques qui ne peuvent être prises au sérieux étant donné le nombre de cas étudiés « Notre étude conclut que pour cinq actions positives initiée pour ses parties prenantes, une entreprise accomplira en moyenne ultérieurement une action négative. Par exemple, une organisation peut prendre cinq mesures positives, par exemple donner 1,5% de ses profits pour des actions caritatives, puis s’impliquer ensuite dans des pratiques controversées qui affectent négativement l’économie locale. »
La démonstration semble aussi s’appuyer sur des considérations d’ordre psychologique plus que chiffrées. Ils expliquent par exemple que « cette relation entre comportements socialement responsables et irresponsables est d’autant plus forte dans les entreprises dont le PDG cherche délibérément à se doter d’une image morale. »
L’étude a cependant le mérite de poser la question de l’application des politiques RSE. Les annonces de mise en place de politique responsable par les entreprises sont trop souvent saluées comme évidemment positives sans qu’une vérification sérieuse soit entreprise.
Les chercheurs conseillent des mesures opérationnelles intéressantes pour éviter que des comportements déviants soient mis en place. Pour eux, « les dirigeants doivent être au courant de cette tendance pour pouvoir empêcher leur compagnie de tomber dans ce schéma » en regardant de plus prêt le management des différentes branches.