Les demandes d’acompte sur salaire explosent

Paolo Garoscio
03/09/2024


Le début du mois de septembre marque souvent une période financièrement tendue pour de nombreux Français. Selon une enquête récente menée par Rosaly, une entreprise française à impact social, plus de 37 % des salariés envisagent de demander un acompte sur salaire pour pallier leurs difficultés financières.



L'acompte sur salaire : un dispositif en hausse

En septembre 2024, une enquête menée par Rosaly révèle que 37 % des salariés français prévoient de demander un acompte sur salaire, soit une augmentation de 6 % par rapport au mois de juin de la même année. De quoi démontrer une dépendance croissante à ce dispositif qui permet aux employés de recevoir une partie de leur salaire avant la date de paiement normale. Cette avance, qui concerne les heures déjà travaillées, diffère de l'avance sur salaire, laquelle est versée pour des heures non encore effectuées.

L'acompte sur salaire répond à un besoin immédiat de liquidités, souvent causé par des dépenses imprévues ou des difficultés financières récurrentes. Alors que 31 % des salariés se sont déjà tournés vers cette solution en juin, la proportion atteint désormais 37 %, signe d'une pression financière plus importante à la rentrée.

Les obligations de l'employeur face à la demande d'acompte

En France, le droit du travail encadre strictement les conditions de versement des acomptes sur salaire. Les employeurs sont tenus de répondre favorablement à ces demandes, dans la limite des heures déjà travaillées par l'employé. Le montant de l'acompte ne peut excéder la rémunération des heures effectuées avant la demande. Il est également important de noter que, contrairement à l'avance sur salaire, l'acompte ne constitue pas une dette pour l'employé, mais un versement anticipé de ce qui lui est déjà dû.

L'augmentation des demandes d'acompte sur salaire à la rentrée témoigne d'une précarité financière croissante pour de nombreux Français. Plus de 54 % des personnes interrogées par Rosaly ont indiqué anticiper un découvert bancaire à la fin de l'été. 39 % des Français estiment que leur découvert bancaire se situera entre 200 et 300 euros, tandis que 12 % prévoient un découvert encore plus important, compris entre 300 et 600 euros.