Le stress est-il une fatalité ? J-J. Machuret nous explique

La Rédaction
23/12/2021


Subir notre stress est-il une fatalité ? Au vu de la crise que nous vivons depuis deux ans, cette fin d’année semble plus compliquée que les précédentes. Alors que la Saint Sylvestre approche, il faut boucler les dossiers et préparer les fêtes tout en échappant à la COVID-19. Mais comment faire face à tant de stress ? Jean-Jacques Machuret, docteur en science de gestion, a longtemps étudié les soft skills, ces compétences comportementales acquises en dehors de l’expérience professionnelle. Après une prise de conscience et des années de travail, cet enseignant nous confie « la méthode pour transformer son stress en toutes circonstances ».

Dans l’introduction de son dernier livre « Stressateur », découvrez la démarche de l’auteur et apprenez à identifier le stress.



« Ce document est le fruit de ce que j’ai vécu et constaté dans mes rencontres professionnelles, sociales et familiales. Il fait la suite aux cours que j’ai conçus dans le cadre de mes activités de Mentor de consultant formateur et d’enseignant. Cette démarche propose une vulgarisation des principes de fonctionnement du stress réalisée en rupture des ouvrages scientifiques sur le sujet. Cette représentation du stress utilise une modélisation métaphorique.

La réflexion suivie pour étudier le stress est née le jour où un jeune médecin m’a envoyé d’urgence me faire opérer pour donner suite à une crise d’appendicite qu’il avait constatée. Au titre de ses différents diagnostics, j’avais déjà visité un grand hôpital en long en large et en travers, pour un traitement de troubles intestinaux et aussi subi de nombreuses analyses aussi diverses que variées.
Le chirurgien après examen de mon tableau clinique me demandait sur un ton qui traduisait l’agacement : quel est le c… qui vous envoie ? Il n’avait pas le même avis que son jeune confrère. Il s’inquiétait de mes activités. Je lui décrivais par le menu que j’étais dans une phase critique de ma carrière dans l’automobile, chef des ventes d’une filiale d’une grande marque, je pouvais légitimement espérer devenir directeur d’établissement (mon rêve à 35 ans), si je réussissais mon année. En peu de temps, il conclut le mot était dit : « stress », j’étais sous mauvais stress. Il me conseilla de trouver une salle de sport sur le chemin de mon travail et de la fréquenter au moins deux à trois fois par semaine.

Je suivis ses conseils et commença à m’intéresser au phénomène du stress. Aujourd’hui, je propose à la lecture les conclusions, les exemples et les témoignages liés à cette démarche. Le contenu de cet ouvrage s’applique aussi bien pour les personnes stressées que pour celles qui vivent à leur contact et qui peuvent être des stresseurs lucides ou inconscients. J’ai donc pu être bénéficiaire de cette démarche dans mes différentes activités professionnelles de formateur, de consultant, d’enseignement et de mentor. Mais aussi dans mes activités sociales et familiales dont les effets sont présentés dans les préfaces de cet ouvrage.

Le stress en tant que concept est apparu et a été utilisé d’après les travaux du Professeur Hans Selye1 au milieu du XXe siècle. Nous pouvons considérer que cette affection a toujours existé. Les différences portent sur les appellations, les dénominations, suivant les époques proposent d’autres acceptions : spleen, bourdon, dépression, langueur, neurasthénie, hypocondrie, vague à l’âme, affres…
Les éléments qui permettent de définir cet aspect historique sont les manifestations du stress. Ces différents éléments ont toujours existé sous une forme correspondante à leur époque : Absence de capacité à se concentrer ; Apparition de maladies somatiques (migraines, douleurs articulaires, troubles de la digestion, maladies cardio-vasculaires, réactions cutanées diverses, pertes de sommeil, anxiétés, déprimes, faibles réactions contre les maladies infectieuses) ; Crise de larmes motivée ou non ; Développement de la prise de tabac, d’alcool, de drogue ; Dérèglement alimentaire (boulimie et/ou anorexie, grignotage) ; Hyperactivité physique (jogging, squash, ménage…) ; Manque de goût et de motivation au travail, indifférence ; Modification de l’humeur, agressivité, colère, irascibilité… Perte ou modification du rythme du sommeil ; Prise de médicaments par prescription ou automédication (Lexomil, Phénergan, Prozac, Témesta, Tranxène, Valium...) ; Posture de détente, relaxation, plaisir, jeux, humour… Dans le cas d’apparition d’un ou plusieurs symptômes, il est convenu de se préoccuper de l’impact du stress sur l’individu.»
 
 

1 : Hans Selye (Selye János) (Né le 26/01/1907 à Vienne Autriche, mort le 16 10 1982 à Montréal). Docteur chercheur endocrinologue, fondateur des études sur le stress. H. Selye a produit une publication abondante sur le sujet, plus de 100 ouvrages et communications, titulaire de nombreuses récompenses.