Le cancer, un défi pour l’entreprise et son dirigeant

Paolo Garoscio
07/10/2024


Dans le cadre d'Octobre Rose, mois dédié à la sensibilisation au cancer du sein, la Fondation MMA des Entrepreneurs du Futur, en partenariat avec le Lab de Bpifrance, a publié les résultats de la 10e édition du Baromètre sur la « Forme et état d’esprit des dirigeants de TPE, PME et ETI ». Cette enquête, centrée sur les dirigeants d'entreprises confrontés à des maladies longues, notamment le cancer, met en lumière les impacts de la maladie sur ces acteurs essentiels de l’économie et sur leurs entreprises.



Le cancer : une épreuve personnelle qui devient collective

Le cancer est une épreuve individuelle, mais pour les dirigeants de petites et moyennes entreprises, cette épreuve s'étend bien au-delà du domaine personnel. Les dirigeants sont les piliers de leur entreprise, et lorsque la maladie les frappe, elle bouleverse aussi la dynamique organisationnelle. En effet, selon le baromètre, 87% des dirigeants malades ont choisi d'informer leur entourage professionnel de leur état, et 19% ont même communiqué publiquement sur leur santé.

Pour ces dirigeants, maintenir l'activité de l'entreprise tout en suivant un parcours de soins relève d'une véritable gageure. De nombreuses contraintes s’ajoutent à un quotidien déjà lourd : réorganisation des plannings, transmission des dossiers, démarches administratives complexes… Tout cela se superpose aux effets physiques et mentaux de la maladie. Comme l’exprime une dirigeante interrogée, « je n’avais pas le choix, si j’arrêtais de travailler il n’y aurait plus rien pour mes enfants ».

Des craintes pour la survie de l’entreprise

Le baromètre révèle que pour 44% des dirigeants malades, la survie même de leur entreprise a été un sujet de préoccupation majeure. La baisse de performance de l'entreprise est quasi inévitable dans ces situations : 21% des dirigeants ont constaté une baisse de leur chiffre d’affaires durant leur maladie. Le rôle central du dirigeant dans l’entreprise, notamment dans la prise de décisions stratégiques, rend la délégation difficile. Même lorsque des collaborateurs ou des proches prennent le relais, la dépendance à la vision et à l’expertise du dirigeant reste très marquée.

Les dirigeants malades doivent aussi composer avec la lourdeur des démarches administratives. « Vous passez un temps infini à essayer de comprendre ce qu’on veut de vous », explique l’un des entrepreneurs. Cette complexité administrative peut freiner le maintien de l’activité, créant une source supplémentaire de stress dans un contexte déjà éprouvant. Il y a donc un besoin urgent de simplification des démarches pour les chefs d’entreprises malades, qui peinent à trouver des solutions adaptées à leurs situations spécifiques.