Le Conseil national de l’industrie (CNI) repose la question du schiste

Jean Camier
17/03/2014


Dans son rapport annuel le CNI s’inquiète du recul de la France dans la compétition internationale et particulièrement face aux Etats-Unis et aux pays européens. Dans cette optique, il veut rouvrir le débat sur le schiste dans le cadre de la « compétitivité du coût de l'énergie ».



Le 13 mars, le CNI a rendu au Premier ministre Jean-Marc Ayrault son rapport 2013. Le document est un bilan de l’année du secteur industriel français. Mandaté par le ministre du Redressement productif, le CNI s’est engagé dans la création et le pilotage de « comités stratégiques de filières (CSF) ». Le rapport note les avancées dans ce domaine et, de manière plus générale, dans le déploiement d'une « fonction opérationnelle d’animation transversale ».

C’est surtout la partie sur la compétitivité qui nous intéresse. Alors que le CNI avait rendu un avis en juillet 2013 qui expliquait que la transition énergétique était un atout pour l’industrie, son bilan semble relativiser cette déclaration.

Gaz de schiste et compétitivité du coût de l’énergie

Le CNI s’inquiète de la position de la France dans la compétition internationale. Le texte explique que le prix de l’énergie est largement responsable de cet état de fait. Indéniablement, ce texte veut envoyer un message aux pouvoirs publics : « la France est en train de perdre significativement son avantage compétitif sur ce facteur de production, que ce soit vis-à-vis des Etats-Unis ou de partenaires européens » lit-on.

Et comme la France n’est plus compétitive dans le domaine de l’énergie, le CNI estime qu’il faut relancer le débat sur l’exploitation du gaz de schiste en favorisant « une démarche scientifique avec des arguments étayés ». La déclaration correspond à la position de Arnaud Montebourg et de certains parlementaires qui se sont attirés les foudres des élus et associations écologistes opposés au gaz de schiste.

Le magazine spécialisé Actu-environnement.com, analyse ainsi le rapport : « le CNI avance que les problématiques industrielles ne sont pas au cœur des préoccupations des politiques européennes, comme c'est le cas aux Etats-Unis, en Chine ou au Brésil. Cette impulsion devrait se traduire par une politique d'influence du gouvernement en faveur des industriels, notamment auprès de la Commission européenne, qui pourrait mener à un nivellement de la réglementation environnementale vers le bas. »