Le CNRS établit la distribution d'ozone et de carbone dans la troposphère

Sébastien Arnaud
10/01/2017


Des chercheurs du Laboratoire d'aérologie ont pu caractériser finement la distribution verticale de ces deux composés dans la troposphère. Utilisant la plus dense base de données au monde de profils verticaux troposphériques d'ozone et de monoxyde de carbone, ils ont aussi souligné leurs variations saisonnières et leurs tendances entre 1994 et 2012.



Source : Pixabay, image libre de droits.
Les chercheurs ont notamment pu montrer que le maximum saisonnier de l'ozone apparaît de plus en plus tôt dans l'année, en particulier dans la basse troposphère, explique le Centre National de Recherche Scientifique (CNRS) dans un communiqué.

L'ozone (O3) et le monoxyde de carbone (CO) sont deux composés présents dans la troposphère qui intéressent beaucoup la communauté scientifique. En effet, outre d'être un gaz à effet de serre et un polluant aux effets nocifs sur la santé humaine et les cultures végétales, l'O3 troposphérique joue un rôle capital dans la capacité oxydante de l'atmosphère et donc dans la durée de vie des différents polluants atmosphériques.

Quant à CO, c'est un précurseur de l'ozone troposphérique et un puits majeur du radical hydroxyl (OH), lequel est le principal oxydant de la troposphère. Si une riche littérature existe sur la variabilité et les tendances de ces deux composés, elle reste essentiellement basée sur l'exploitation d'un nombre limité d'observations in situ dans la troposphère libre ou de mesures satellitaires plus nombreuses mais moins bien résolues sur la verticale que les précédentes.

Une base de données riche en informations

Dans le cadre d'u programme scientifique (le "MOZAIC-IAGOS"), des mesures d'O3 et de CO sont réalisées en routine, à bord d'avions commerciaux A-330 et A-340 de plusieurs compagnies aériennes, depuis 1994 pour O3 et 2012 pour CO.

« Parmi les nombreux aéroports desservis », explique le CNRS, « celui de Francfort en Allemagne est de loin le plus visité, avec plus de 18 500 vols entre 1994 et 2012 ». Ainsi, la base de données obtenue grâce aux mesures réalisées sur ces vols et sur les 2 700 vols réalisés durant la même période à l'aéroport de Munich est la plus dense et la plus longue au monde, avec près de 90 profils verticaux troposphériques par mois, en moyenne sur près de 20 ans.