La peur est une émotion souvent qualifiée de négative, considérée comme une ennemie. Parfois on cherche à l’éviter, parfois on la nie ou au contraire on se laisse submerger par elle.
Or, même si elle désagréable, cette énergie est utile, elle est là pour nous guider. Le problème n’est pas la peur mais ce que nous en faisons.
La peur est une réaction naturelle et saine. Son rôle est de nous avertir d’un danger, réel ou imaginé et de nous faire réagir, pour nous adapter en prenant les mesures destinées à nous protéger.
En tant qu’émotion primaire, elle déclenche un réflexe de survie qui permet de répondre à notre besoin fondamental de sécurité physique : Face au danger perçu par les cinq sens, la production d’adrénaline est augmentée et le rythme cardiaque accéléré, dans le but de préparer le corps à réagir très vite pour fuir ou lutter.
L’expérience vécue est automatiquement mémorisée puis, une fois l’alerte passée, elle est relativisée par la pensée et la réflexion.
La peur que peut générer un évènement est liée à une évaluation subjective du danger et à une interprétation plus ou moins erronée de la réalité, laquelle résulte de l’histoire et du vécu personnels d’un individu.
Dans le cerveau inconscient, le centre des émotions étant en étroite connexion avec celui de la mémoire, les évènements marquants laissent des traces parfois profondes. C’est le cas notamment pour les peurs enfantines qui n’ont pu être relativisées et qui, très ancrées au corps, ont pu se trouver renforcées au cours de l’existence en générant d’autres peurs par ricochet.
Si un élément clé d’une situation actuelle fait remonter un souvenir déclencheur chargé d’émotions douloureuses, la peur se manifeste sans raison réelle. Le circuit émotionnel peut alors court circuiter le circuit rationnel et s’accompagner de réactions inadaptées.
La mémoire, en créant des schémas directeurs conditionne une façon de percevoir les évènements qui est propre à chacun.
L’imagination joue donc un rôle important dans l’appréhension du danger et conduit parfois l’individu à l’amplifier, voire à fantasmer sur un danger qui n’existe pas :
« J’ai peur de prendre la parole en public. Quand j’avais 7 ans, la maitresse m’a obligé à réciter une poésie alors que j’avais la voix enrouée et les autres se sont moqués de moi. Aujourd’hui, à chaque fois que je m’apprête à parler devant un groupe, c’est plus fort que moi, je perds mes moyens, je me sens tendue, mon cœur bat la chamade et j’ai le ventre noué. J’ai peur d’être jugée et je préfère éviter de m’exprimer ».
Les peurs irrationnelles peuvent devenir des habitudes et se transformer en anxiété chronique, générer de l’angoisse, voire déclencher une phobie.
Elles sont source de souffrance et limitent l’individu dans son évolution et son épanouissement.
Toutefois, qu’elle soit compréhensible ou irréaliste, une peur n’est jamais là pour rien. Elle permet d’identifier un besoin important pour soi, même si cela n’est pas du tout évident à première vue. C’est pourquoi il est important d’apprivoiser la peur pour entendre son message et ne plus la subir.
Cela se fait en plusieurs étapes :
- Identifier la peur et l’accepter : ne pas la réprimer et se donner le droit d’avoir peur, non pas pour la nourrir mais pour la reconnaitre. Plus la peur est accueillie, moins elle a d’emprise. Cela demande de prendre conscience des pensées qui la déclenchent, des ressentis corporels associés (tensions, respiration accélérée, oppression, agitation, tremblement, mains moites, boule au ventre…) et de ses tendances comportementales.
- Comprendre sa peur : cela consiste à identifier le plus clairement possible sa cause et ses conséquences : réfléchir au lien entre le déclencheur de la peur et le besoin à satisfaire.
« Je regarde les informations à la télé. Je trouve que le monde est de plus en plus dangereux. J’ai peur de ne plus pouvoir profiter de ma liberté de voyager alors que j’ai besoin de découvrir d’autres pays »
- Exprimer sa peur : la verbaliser, nommer ce qui est ressenti permet de clarifier ce qui se passe, de distinguer et libérer les émotions associées, les causes plus profondes… Cela permet aussi de réduire l’impact négatif de l’affect.
- Réguler sa peur : atténuer son influence pour ne pas se laisser déborder, diminuer son impact physique, réévaluer l’interprétation de la situation, vivre le moment présent, cultiver l’optimisme, savoir lâcher prise…
- Agir et dépasser sa peur : utiliser le message de l’émotion et mobiliser ses ressources et les moyens nécessaires afin de poser les actions pour s’adapter et répondre au besoin identifié :
« J’ai peur de postuler à un nouveau poste. Ma peur me signale que je ne maitrise pas assez certaines tâches. Je m’inscris à une formation pour répondre à mon besoin d’être au niveau adéquat en développant des compétences supplémentaires. Ma peur disparait ».
Le travail d’introspection qui permet de se libérer de ses peurs prend du temps, et il peut être intéressant de le compléter par un accompagnement. Le coaching et la sophrologie peuvent aider une personne à regarder là où elle n’a pas l’habitude, à percevoir avec plus d’acuité les signaux de la peur, à développer la confiance en soi et à dépasser ses blocages.
Nous sommes tous des êtres émotifs et il est impossible de ne pas avoir peur. Changer son regard en considérant la peur comme un guide et porter son attention sur la direction qu’elle indique permet de faire bon usage de ses messages pour se mettre en accord avec ses besoins et évoluer plus librement vers la réalisation de soi.
Marie Laurent, coach professionnelle & sophrologue, chargée de formation Veille Conférences & Formations (Lex Squared)
Or, même si elle désagréable, cette énergie est utile, elle est là pour nous guider. Le problème n’est pas la peur mais ce que nous en faisons.
La peur est une réaction naturelle et saine. Son rôle est de nous avertir d’un danger, réel ou imaginé et de nous faire réagir, pour nous adapter en prenant les mesures destinées à nous protéger.
En tant qu’émotion primaire, elle déclenche un réflexe de survie qui permet de répondre à notre besoin fondamental de sécurité physique : Face au danger perçu par les cinq sens, la production d’adrénaline est augmentée et le rythme cardiaque accéléré, dans le but de préparer le corps à réagir très vite pour fuir ou lutter.
L’expérience vécue est automatiquement mémorisée puis, une fois l’alerte passée, elle est relativisée par la pensée et la réflexion.
La peur que peut générer un évènement est liée à une évaluation subjective du danger et à une interprétation plus ou moins erronée de la réalité, laquelle résulte de l’histoire et du vécu personnels d’un individu.
Dans le cerveau inconscient, le centre des émotions étant en étroite connexion avec celui de la mémoire, les évènements marquants laissent des traces parfois profondes. C’est le cas notamment pour les peurs enfantines qui n’ont pu être relativisées et qui, très ancrées au corps, ont pu se trouver renforcées au cours de l’existence en générant d’autres peurs par ricochet.
Si un élément clé d’une situation actuelle fait remonter un souvenir déclencheur chargé d’émotions douloureuses, la peur se manifeste sans raison réelle. Le circuit émotionnel peut alors court circuiter le circuit rationnel et s’accompagner de réactions inadaptées.
La mémoire, en créant des schémas directeurs conditionne une façon de percevoir les évènements qui est propre à chacun.
L’imagination joue donc un rôle important dans l’appréhension du danger et conduit parfois l’individu à l’amplifier, voire à fantasmer sur un danger qui n’existe pas :
« J’ai peur de prendre la parole en public. Quand j’avais 7 ans, la maitresse m’a obligé à réciter une poésie alors que j’avais la voix enrouée et les autres se sont moqués de moi. Aujourd’hui, à chaque fois que je m’apprête à parler devant un groupe, c’est plus fort que moi, je perds mes moyens, je me sens tendue, mon cœur bat la chamade et j’ai le ventre noué. J’ai peur d’être jugée et je préfère éviter de m’exprimer ».
Les peurs irrationnelles peuvent devenir des habitudes et se transformer en anxiété chronique, générer de l’angoisse, voire déclencher une phobie.
Elles sont source de souffrance et limitent l’individu dans son évolution et son épanouissement.
Toutefois, qu’elle soit compréhensible ou irréaliste, une peur n’est jamais là pour rien. Elle permet d’identifier un besoin important pour soi, même si cela n’est pas du tout évident à première vue. C’est pourquoi il est important d’apprivoiser la peur pour entendre son message et ne plus la subir.
Cela se fait en plusieurs étapes :
- Identifier la peur et l’accepter : ne pas la réprimer et se donner le droit d’avoir peur, non pas pour la nourrir mais pour la reconnaitre. Plus la peur est accueillie, moins elle a d’emprise. Cela demande de prendre conscience des pensées qui la déclenchent, des ressentis corporels associés (tensions, respiration accélérée, oppression, agitation, tremblement, mains moites, boule au ventre…) et de ses tendances comportementales.
- Comprendre sa peur : cela consiste à identifier le plus clairement possible sa cause et ses conséquences : réfléchir au lien entre le déclencheur de la peur et le besoin à satisfaire.
« Je regarde les informations à la télé. Je trouve que le monde est de plus en plus dangereux. J’ai peur de ne plus pouvoir profiter de ma liberté de voyager alors que j’ai besoin de découvrir d’autres pays »
- Exprimer sa peur : la verbaliser, nommer ce qui est ressenti permet de clarifier ce qui se passe, de distinguer et libérer les émotions associées, les causes plus profondes… Cela permet aussi de réduire l’impact négatif de l’affect.
- Réguler sa peur : atténuer son influence pour ne pas se laisser déborder, diminuer son impact physique, réévaluer l’interprétation de la situation, vivre le moment présent, cultiver l’optimisme, savoir lâcher prise…
- Agir et dépasser sa peur : utiliser le message de l’émotion et mobiliser ses ressources et les moyens nécessaires afin de poser les actions pour s’adapter et répondre au besoin identifié :
« J’ai peur de postuler à un nouveau poste. Ma peur me signale que je ne maitrise pas assez certaines tâches. Je m’inscris à une formation pour répondre à mon besoin d’être au niveau adéquat en développant des compétences supplémentaires. Ma peur disparait ».
Le travail d’introspection qui permet de se libérer de ses peurs prend du temps, et il peut être intéressant de le compléter par un accompagnement. Le coaching et la sophrologie peuvent aider une personne à regarder là où elle n’a pas l’habitude, à percevoir avec plus d’acuité les signaux de la peur, à développer la confiance en soi et à dépasser ses blocages.
Nous sommes tous des êtres émotifs et il est impossible de ne pas avoir peur. Changer son regard en considérant la peur comme un guide et porter son attention sur la direction qu’elle indique permet de faire bon usage de ses messages pour se mettre en accord avec ses besoins et évoluer plus librement vers la réalisation de soi.
Marie Laurent, coach professionnelle & sophrologue, chargée de formation Veille Conférences & Formations (Lex Squared)