La mode face au défi climatique : H&M et Puma en tête, Shein à la traîne

Anton Kunin
22/05/2024


Selon un rapport de l'ONG Stand Earth, l'industrie de la mode génère 2% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Des marques comme H&M et Puma font des efforts non négligeables pour réduire ces émissions, tandis que Shein est loin derrière, augmentant même ses émissions de 50% en un an.



Des efforts limités mais encourageants de certaines marques

Dans une étude qu’elle vient de publier, l’ONG Stand Earth a analysé les chaînes d'approvisionnement de onze grandes marques de mode, révélant des progrès inégaux dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre. H&M, Puma et Levi's se démarquent par leurs efforts importants pour réduire leurs émissions de 55% d'ici 2030 par rapport à 2018. Par exemple, Puma utilise 27,4% d'énergies renouvelables grâce à ses principaux fournisseurs, et H&M soutient financièrement ses sous-traitants pour l'installation de panneaux solaires.

Cependant, malgré ces efforts, l'industrie continue de dépendre fortement des énergies fossiles. En 2019, cette industrie a généré plus d'un milliard de tonnes d'équivalent CO2, représentant environ 2% des émissions mondiales. Stand Earth souligne que 13% des émissions proviennent des matériaux et 50% de la production et de la fabrication, soulignant l'importance de décarboner la chaîne d'approvisionnement.

Impact environnemental : Shein est à la traîne

Shein, la célèbre marque de « fast fashion » basée à Singapour, obtient le score le plus bas avec seulement 2,5 points sur 100. En un an, ses émissions de carbone ont augmenté de près de 50%, atteignant 9,17 millions de tonnes, ce qui équivaut aux émissions annuelles d’un pays comme le Paraguay. Ce constat contraste fortement avec les annonces de Shein visant à réduire ses émissions. Bien que la marque ait récemment initié une feuille de route de décarbonation, les résultats tardent à se manifester.

D'autres marques, comme le groupe japonais Fast Retailing et le Canadien Lululemon, affichent également des scores faibles, respectivement 14 et 16 points. La majorité des marques évaluées par Stand Earth ont obtenu une note inférieure à 25/100, montrant une défaillance générale dans la transition vers des énergies renouvelables.