Par Zam-Zam Abdirahman et Loïc Sauvée, respectivement enseignant-chercheur en Systèmes de management de la qualité et enseignant-chercheur en Sciences de gestion au sein de l'unité de recherche PICAR-T - de l'Institut Polytechnique LaSalle Beauvais.
Un sens souvent difficile à appréhender
Fondamentalement, la RSE traduit un engagement volontaire d’une entreprise sur les trois piliers constitutifs que sont l’économique, le social et l’environnemental. Dans ce cadre les entreprises peuvent engager deux types de démarches : développer des actions concrètes, des pratiques effectives dans ces trois domaines et communiquer sur ces actions à partir d’indicateurs sociétaux. Pour cela, les entreprises peuvent s’appuyer sur la norme ISO 26000 qui propose des «lignes directrices pour toute organisation cherchant à assumer la responsabilité des impacts de ses décisions et activités et cherchant à en rendre compte » (norme ISO 26000, 2010).
Une mise en contexte institutionnel et professionnel indispensable
Pour saisir la complexité de la notion de RSE, il est indispensable d’identifier et de distinguer les contextes institutionnels et professionnels dans lesquels elle s’insère. Les pouvoirs publics, tant au niveau national qu’européen, ont depuis une dizaine d’années (le Livre vert en Europe, les lois dites NRE en France, plusieurs autres initiatives depuis) considérablement impulsé son développement en la favorisant par diverses mesures incitatives et financements d’appui.
En parallèle, le tournant réglementaire (initié avec les Grenelle de l’environnement I et II) devient de plus en plus prégnant, obligeant les entreprises à s’engager sur le plan sociétal. L’environnement professionnel n’est pas en reste et multiplie les initiatives majeures : engagement de FoodDrinkEurope en faveur du développement durable, démarche de la Global Reporting Initiative (GRI) dans son adaptation d’indicateurs sociétaux à l’agroalimentaire, démarche initiée par Coop de France et l’ANIA pour une traduction agroalimentaire de l’ISO 26000. Il s’instaure ainsi une dialectique entre les initiatives publiques, et la façon dont le monde professionnel s’adapte au cadre légal ou au contraire l’anticipe en l’influençant.
En parallèle, le tournant réglementaire (initié avec les Grenelle de l’environnement I et II) devient de plus en plus prégnant, obligeant les entreprises à s’engager sur le plan sociétal. L’environnement professionnel n’est pas en reste et multiplie les initiatives majeures : engagement de FoodDrinkEurope en faveur du développement durable, démarche de la Global Reporting Initiative (GRI) dans son adaptation d’indicateurs sociétaux à l’agroalimentaire, démarche initiée par Coop de France et l’ANIA pour une traduction agroalimentaire de l’ISO 26000. Il s’instaure ainsi une dialectique entre les initiatives publiques, et la façon dont le monde professionnel s’adapte au cadre légal ou au contraire l’anticipe en l’influençant.
Des enjeux stratégiques différents pour PME, coopératives ou grands groupes
Dans ce foisonnement d’initiatives, les entreprises doivent se frayer un chemin. La création de la norme ISO 26000 ouvre des perspectives stratégiques majeures, en permettant à partir d’une base officiellement reconnue d’évaluer de manière objective le niveau d’engagement sociétal d’une entreprise donnée (la norme n’étant pas certifiable). L’approche normative n’épuise pas pour autant la diversité des initiatives possibles. En effet, la RSE s’inscrit dans une multiplicité de contextes d’entreprises reflétant des orientations stratégiques différentes, des ambitions contrastées par rapport aux trois piliers constitutifs de la RSE, mais aussi des situations objectives distinctes.
Il est possible de distinguer trois grands types de situations selon que l’on considère les PME agroalimentaires, les coopératives ou les groupes multinationaux. Les PME présentent, du fait de leur ancrage local et de leur proximité avec les parties prenantes, un milieu propice aux initiatives, mais l’accompagnement par des démarches collectives est souvent indispensable compte tenu des coûts et de la complexité de la mise en place des actions.
Les coopératives bénéficient d’une histoire et d’un statut qui les placent au cœur des enjeux sociétaux, encore favorisés par l’appui institutionnel fort des fédérations professionnelles et de Coop de France. Les groupes agroalimentaires, quant à eux, sont placés dans des environnements internationaux ayant des situations sociétales très contrastées, ils doivent donc le plus souvent composer leur stratégie RSE à partir de leurs propres référentiels. Ces stratégies par rapport à la RSE sont précisées dans un article (1).
Les coopératives bénéficient d’une histoire et d’un statut qui les placent au cœur des enjeux sociétaux, encore favorisés par l’appui institutionnel fort des fédérations professionnelles et de Coop de France. Les groupes agroalimentaires, quant à eux, sont placés dans des environnements internationaux ayant des situations sociétales très contrastées, ils doivent donc le plus souvent composer leur stratégie RSE à partir de leurs propres référentiels. Ces stratégies par rapport à la RSE sont précisées dans un article (1).
L’avenir RSE en scénarios
Trois scénarios d’évolution de RSE dans l’ensemble du paysage agroalimentaire français semblent se dessiner pour les PME et les coopératives tournées vers le marché français. Le premier scénario est un scénario de dilution, avec une fragmentation des démarches rendant leur lisibilité de plus en plus aléatoire. Le second est un scénario d’érosion où le contexte de crise et une compétition sur les prix laminent toutes les démarches de différenciation par le haut. Le troisième, scénario de cohésion, est caractérisé par l’émergence progressive d’un standard français (ou européen) permettant à une majorité d’entreprises de réaliser leur «mutation sociétale».
Ainsi, l’avenir de la RSE dans le secteur agroalimentaire apparait comme largement ouvert. La RSE offre aux entreprises, par la réinvention de la relation au consommateur et au citoyen, une opportunité majeure de reconquérir une position compétitive sur leurs marchés. Elle permettra de plus la différenciation face à la concurrence internationale. C’est enfin une possibilité d’inscrire ces entreprises dans un mouvement global de l’économie vers le développement durable et les attentes sociétales des consommateurs.
Ainsi, l’avenir de la RSE dans le secteur agroalimentaire apparait comme largement ouvert. La RSE offre aux entreprises, par la réinvention de la relation au consommateur et au citoyen, une opportunité majeure de reconquérir une position compétitive sur leurs marchés. Elle permettra de plus la différenciation face à la concurrence internationale. C’est enfin une possibilité d’inscrire ces entreprises dans un mouvement global de l’économie vers le développement durable et les attentes sociétales des consommateurs.
(1) Le Déméter 2014, pp 23-72, éditions Club Déméter (consultable en ligne au printemps http://www.clubdemeter.com/ )
L'Institut Polytechnique LaSalle Beauvais, situé sur un campus de 10 hect, est une école d'ingénieurs post-bac qui propose à ses 1750 élèves 3 formations d'ingénieurs reconnues par la commission des titres d'ingénieur : Agriculture, Alimentation & Santé et Géologie. Un cursus en 3 ans est également dispensé pour former des Techniciens Supérieurs en Géologie.
Ses domaines de compétences pédagogiques et scientifiques sont les agroressources, les sciences agronomiques et animales, les sciences techniques et agro-industrielles, l'agroalimentaire et la nutrition, les géosciences industrielles et l'environnement.
LaSalle Beauvais fait partie du réseau mondial des 72 universités La Salle.
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