La RSE est une affaire d’entreprise, pas d’Etat

25/08/2016


Dans une tribune publiée sur le site du journal économique Les Echos le spécialiste de la RSE, Patrick d’Humières jette un pavé dans la marre en s’insurgeant contre l’interventionniste de l’Etat dans les affaires de responsabilité. Difficile en effet de concevoir une vision de la responsabilité dirigée par la sphère publique.



« Paradoxe de la gouvernance publique : alors que l'Etat croule sous les réformes à faire pour retrouver une efficacité attendue dans sa gestion, il demande aux acteurs civils ce qu'il doit faire pour orienter la responsabilité sociétale des entreprises (RSE), domaine réservé à l'initiative volontaire du secteur économique s'il en est ! » commence Patrick d’Humières, spécialiste de la RSE, dans une tribune publiée par le journal économique Les Echos .

Le sujet est d’autant plus intéressant que la RSE est un sujet à la mode. Sur toutes les lèvres le concept est facilement galvaudé et utilisé comme un argument politique.
« La question surprend d'autant plus que la RSE consiste à prendre en charge des intérêts collectifs, au-delà de l'obligation légale, et quand on sait aussi que les entreprises françaises font partie des plus engagées, au dire des meilleurs classements internationaux (DJSI) et des agences de notation spécialisées (Oekom Research), tant en termes de transparence, qu'en termes d'initiatives fortes, allant de l'écoconception des offres aux accords-cadres internationaux et en passant par le suivi des sous-traitants et la décarbonation des modèles » continue le spécialiste.
 

Une affaire privée qui doit le rester

L’engagement du secteur privé passe par la RSE, celui de la fonction publique par les prérogatives qui sont les siennes. Faire empiéter l’un sur l’autre, dans une vision biaisée de chacun, c’est risquer d’idéologiser la RSE plutôt que de la rendre opérationnelle. « On est bien au coeur d'un sujet de gouvernance publique exemplaire : à l'Etat de rappeler clairement sa stratégie et de piloter sa sphère économique, au privé de prendre ses responsabilités dans la co-construction avec la société civile de réponses innovantes, libres et dynamiques, pour traiter sur le terrain les questions du développement durable, une fois la loi respectée. Et aux ONG et syndicats de passer des contrats ponctuels qui ne nécessitent pas d'être d'accord sur tout pour faire des avancées entre parties prenantes d'enjeux communs » résume très justement Patrick d’Humières.