La Grèce s'apprête-t-elle a sortir de la zone euro?

Jean Camier
07/01/2015


Citant des sources gouvernementales, le quotidien Bild rapporte que l'Allemagne se prépare à la possibilité d'une sortie de la Grèce de la zone euro, en prenant notamment en compte un éventuel mouvement de retrait massif des dépôts bancaires.



« Bild a appris que la chancellerie travaille à plusieurs scénarii en cas de victoire de l’alliance de gauche Syriza en Grèce" lors des élections législatives du 25 janvier, affirme le journal. « Si le processus de réformes et d’économies devait être interrompu à Athènes, un versement restant de 10 milliards d’euros d’aide pourrait ne pas être payé », ajoute-t-il.
 
« S’il devait y avoir une sortie de la Grèce de l’euro, les experts du gouvernement (allemand) craignent une ruée de clients vers les banques grecques pour sécuriser leurs biens en euros, la conséquence pouvant être un crash bancaire", assure Bild. Dans cette hypothèse, « l’union bancaire européenne devrait potentiellement intervenir à coup de milliards ».
 
D'après le journal, Berlin échafaude plusieurs scénarios en cas de victoire du parti de gauche Syriza, connu pour ses positions anti-austérité, lors des élections législatives anticipées du 25 janvier.
 
Selon Bild, les experts gouvernementaux s'inquiètent notamment de l'éventualité d'un effondrement du système bancaire grec dans le cas d'une sortie de la Grèce de la zone euro.
 
L'Union européenne devrait alors intervenir avec un plan de sauvetage représentant des milliards d'euros, poursuit le journal.
 
Citant également des sources gouvernementales, Der Spiegel a écrit samedi que Berlin jugeait que la zone euro était aujourd'hui en mesure de faire face à une sortie de la Grèce si celle-ci devait s'avérer nécessaire.
 
Dans la foulée de l'article du magazine, le vice-chancelier allemand, le social-démocrate Sigmar Gabriel, a dit que le gouvernement allemand souhaitait le maintien de la Grèce dans la zone euro, ajoutant que Berlin n'avait pas établi de plan pour anticiper le cas contraire.
 
Le chef de file de Syriza, Alexis Tsipras, souhaite revenir sur les mesures d'austérité de ces dernières années et effacer une partie de la dette grecque s'il arrive au pouvoir à la faveur des élections du 25 janvier, pour lesquelles les sondages donnent son parti en tête des intentions de vote devant la Nouvelle démocratie (ND, droite) du Premier ministre Antonis Samaras.