La FNSEA mobilise les agriculteurs contre l’écotaxe poids-lourds

Jean Camier
22/10/2013


Le nouvel impôt issu du Grenelle de l’environnement doit être appliquée le 1ER janvier 2014. La Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) s’insurge contre la mesure alors que la « situation économique ne le permet pas »



Portique de contrôle écotaxe. DR blog.radars-auto.com
Le 1er janvier 2014, l’écotaxe poids-lourds, l’une des mesures phares du Grenelle de l’environnement (2009), doit entrer en application. D’après les premières estimations des transporteurs, l’impôt devrait générer un surcout par trajet de 50 centimes d’euros par tonne et par éleveur. Les syndicats et porte-paroles du secteur agricole affirment leur mécontentement pour une loi unique en Europe.
 
« La situation économique ne permet pas aujourd'hui d'en rajouter aux taxes et impôts divers qui pèsent sur les exploitations agricoles » a déclaré à Europe 1 Xavier Beulin, le président du syndicat agricole FNSEA. Il demande « l’ajournement » de la mesure.

« Ponction de 15 millions d’euros pour une filière en difficulté »

La mesure qui doit rapporter près d’un milliard d’euros au gouvernement est très mal accueillie par les transporteurs routiers mais aussi par le milieu agricole. L’augmentation des prix du transport affectera directement le secteur primaire. Le Syndicat des industriels de la nutrition animale (Snia), estimait en septembre que la mesure amènerait « une ponction de 15 millions d’euros pour une filière en  difficulté. »
 
Le prix des marchandises sera touché à chaque transport d’un point à un autre de la chaine d’acheminement qui lie le producteur au consommateur.

Le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, n’a pas répondu à la proposition d’annulation ou de report de l’impôt. Il s’est engagé à travailler avec les régions pour « examiner les conséquences de la mise en œuvre » de la taxe. La Bretagne devrait par ailleurs bénéficier d’un régime spécial étant donné sa « position péninsulaire ».
 
La FNSEA s’est engagée mardi matin a entreprendre des mouvements de contestations « non violents » avec notamment l’obstruction des portails de contrôle. Le syndicat a rappelé que le secteur traverse « une des crises les plus graves de son histoire » avec 350 entreprises et 5 000 emplois en danger.