La situation est très inquiétante pour les populations du Haut-Karabakh. « La FIDH est profondément préoccupée par la récente escalade de la violence de l'armée Azerbaïdjanaise dans le Haut-Karabagh, causant la mort de plusieurs civils et la détérioration d'une situation humanitaire déjà au bord du gouffre. Bien qu'un cessez-le-feu ait été conclu, la FIDH reste inquiète quant au risque réel de génocide des arméniens ethniques dans les zones sous le contrôle effectif de l'Azerbaïdjan et appelle ce dernier à respecter ses obligations en vertu du droit international, y compris en facilitant une assistance humanitaire urgente aux victimes », explique le communiqué de l’ONG.
L’annonce par l’Azerbaïdjan de « mesures anti-terroristes locales » sur le territoire a notamment été interprété comme le début de campagnes de de répressions. « Cette annonce a coïncidé avec des attaques d'artillerie lourde, de drones et de mortiers, causant des dizaines de victimes civiles, dont des enfants, et entraîné le déplacement de plusieurs milliers de résidents locaux. Le 20 septembre, les parties du conflit armé ont annoncé qu'un accord de cessez-le-feu avait été conclu en vue d'un règlement politique plus durable. L'accord prévoit un désarmement complet des forces séparatistes du Haut-Karabakh, consolidant ainsi le contrôle de l'Azerbaïdjan sur la région. Plutôt que le résultat de la diplomatie, cet accord découle d'une victoire militaire éclair de l'Azerbaïdjan. En tant que tel, il doit être considéré avec prudence. De plus, l'accord n'efface pas l'ampleur des violences passées ni la souffrance actuelle des milliers de victimes. La FIDH s'inquiète de la situation précaire des 120 000 arméniens ethniques vivant dans la région », relève la FIDH.
Les appels à des interventions internationales pour garantir la sécurité des populations civiles se multiplient. D’autant qu’après trois ans de pressions militaires l’Azerbaïdjan est sur le point d’accomplir son objectif après des mois d’accalmies. « Cette escalade brutale de la violence fait suite à un amassement de forces azerbaïdjanaises après la phase sanglante du conflit à l'automne 2020 et en dépit du cessez-le-feu parrainé par la Russie. Malgré la présence de troupes russes de maintien de la paix, la récente opération militaire a été précédée par un blocus prolongé du corridor de Latchin reliant le Haut-Karabagh à l'Arménie, provoquant ainsi de graves pénuries de nourriture, de fournitures médicales, de carburant et d'autres denrées de première nécessité », continue l’association.