La BCE s’inquiète des coûts du changement climatique

24/09/2021


En publiant des scénarios sur les conséquences du réchauffement climatique, la Banque centrale européenne (BCE) souligne l’importance du phénomène en dehors des cercles militants et associatifs.



Voilà de quoi intéresser les milieux économiques et financiers. Mercredi 22 septembre, la Banque centrale européenne (BCE) a publié des projections sur les conséquences du réchauffement climatique. Pour la première fois, l’institution s’est prêtée à l’exercice de ce qu’elle appelle un « stress test climatique ». Le principe consiste à étudier des scénarios catastrophes mais aussi crédibles pour évaluer leurs conséquences. Un travail de prospective instructif et précieux en général mais encore plus lorsque cela concerne le phénomène du réchauffement climatique.
 
Parmi les observations les plus marquantes de ce travail, les analystes de la BCE estiment qu’il existe un risque fort de chute du PIB à cause de la crise climatique. Et même de façon très forte dans l’hypothèse la plus noire : « À partir de 2030, l'absence de mesures ordonnées pour décarbonner l'économie pourrait affecter le PIB de l'UE jusqu'à lui faire perdre plus de 10% d'ici 2100, en comparaison d'un scénario où les gouvernements mettraient rapidement en place des politiques actives de transition écologiques, selon les résultats d'un test de résistance climatique menée par la BCE », résume l’Agence France presse.

Ce scenario est très pessimiste et qu’il n’est pas à proprement parlé une projection, ne devant pas être sur interprété. Pour autant les autres hypothèses moins catastrophistes dressent elles aussi un parallèle sérieux entre réchauffement et ralentissement économique. Une réalité qui commence à faire consensus d’un point de vue global. Désormais pour que ce soit un véritable électrochoc, il faut que les entreprises se sentent concernées. « Si le travail de la BCE va dans la bonne direction, l’institution ne doit pas se contenter d’être un lanceur d’alerte, mais elle doit aussi jouer son rôle de régulateur. Elle est déjà prête à devenir plus sélective dans ses rachats d’actifs selon des critères climatiques. L’efficacité de la mesure dépendra du calendrier d’application, qui doit être fixé en 2022 » plaide un édito du « Monde ».