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Et l’incendie d’OVH à Strasbourg il y a quelques mois a montré à ceux qui en doutaient encore que l’Internet, pour invisible qu’il soit, c’est avant tout du matériel… combustible comme un autre. Serveurs et ordinateurs qui partent en fumée avec leurs immeubles et ce sont des entreprises qui voient leurs données s’évaporer, des sites ne plus être accessibles, en un mot des activités qui sont en péril.
Voilà qu’ensuite, quelques semaines après, une entreprise, largement inconnue du grand public, Fastly connait une défaillance et, là aussi, ce sont des dizaines de sites à travers le monde qui s’inscrivent aux abonnés absents. Et que cela n’ait duré que quelques heures, peu importe, la fragilité de ce système est, une fois de plus, mise en avant.
Une litanie croissante d’entreprises, établissements publics et administrations a été récemment victime de hackeurs les bloquant pour ensuite les « libérer » contre rançons, que l’on soit une banque, un hôpital, un grossiste en viande ou autres, peu importe, toutes les organisations sont des cibles potentielles. Xénophon postulait qu’« interroger c’est enseigner », l’heure est, en effet, peut-être aux interrogations pour en tirer de justes enseignements.
Tout amène à rappeler qu’Internet est une porte d’entrée, comme une autre, permettant l’accomplissement de nombreux délits du vol d’informations au blocage du système. Une fois que l’on a souligné, si besoin en était, que ces pratiques sont condamnables et leurs coûts conséquents il faut se souvenir qu’elles sont souvent le prix de comportements légers en termes de sécurité et de vigilance des utilisateurs.
Des serveurs d’Orange tombent en panne simultanée, surtout ne pas y voir une attaque malveillante, le nuage de Tchernobyl ne s’est-il pas de lui-même arrêté à nos frontières, et voici tout le système des appels d’urgence en France qui s’effondre. Il ne fut rétabli qu’après quelques heures, soit une relativement courte durée, mais qui a néanmoins amené une issue fatale pour quelques personnes.
N’épiloguons pas pour savoir si cela est la résultante d’un acte de malveillance ou d’une simple défaillance logicielle du système, peu importe au fond au regard du propos, les rouages de la machine se sont grippés et, apparemment, l’absence de solutions de secours traduisant une forte croyance dans l’infaillibilité de la technique a entrainé une rupture des services. Encore une fois le constat est que tout cela est bien léger on en conviendra.
Rappelons que la maintenance d’Internet est le fait d’États qui décident au gré de leurs intérêts de le couper, de l’affaiblir, de le censurer. A priori c’est quelque chose qui peut se comprendre ou s’envisager, même si on l’oublie souvent, en fonction de leur rapport aux libertés publiques. Voilà que se dévoile la légèreté de ce que nous pouvions penser être un instrument inaltérable de nos libertés publiques et qui apparait dans toute sa faiblesse.
Et si les câbles, les satellites et les fibres qui permettent la circulation des données sont eux aussi dans le giron d’États qui accueillent leur pose ou mise en œuvre rappelons, qu’au passage des flux de données, ces mêmes États en profitent pour pirater et espionner les datas au nom de leurs besoins de sécurité intérieure et de renseignement. Cela peut aussi se comprendre, mais si on ne sait pas personne ne vous en informera. Mais alors la légèreté d’informations, de conversations et les échanges inviolables que nous pensions assurer se retrouvent battus en brèche par l’insoutenable sentiment que cet espace de liberté est en fait un carcan qui peut être serré à tout moment.
On en oublierait presque que les entreprises considérées comme les GAFAM, et toutes celles qui peuvent y être rattachées, exploitent un système à leur profit et ont pu créer en quelques années des multinationales surpuissantes.
Il faut alors se remémorer ce qu’étaient les Exxon, ITT, GE des années 30 pour trouver un équivalent. Au fond un rappel salutaire qu’une des caractéristiques du capitalisme débridé est d’adopter pour la croissance des entreprises une logique de baudruche. Toutes croissent et gonflent jusqu’au moment où une autorité politique dite « anti-trust » sort l’aiguille pour dégonfler ce qui, par sa taille, nuit aux principes concurrentiels qui sont supposés prévaloir dans une économie libérale.
Aux États-Unis l’aiguille est de sortie, de même qu’en Europe ou en Chine. Chacun de ses pays a ses raisons : la concurrence à favoriser, les données personnelles à protéger ou un régime politique à préserver. On va voir les effets de ces politiques d’ici à quelques mois ou années, si effets il y a tant les moyens financiers de ces entreprises leur donnent du poids et une capacité de résilience.
Nous sommes à un moment charnière de nos rapports à Internet et plus globalement au couple informatique/électronique.
Voudra-t-on un réseau et des infrastructures qui encadrent encore plus nos vies et activités au risque que leur défaillance nous ramène à l’âge de pierre ? Et les pays qui ont développé des armes dites à impulsion électro magnétique (IEM) ayant cette capacité sont de plus en plus nombreux.
Ne surestimons pas notre capacité à voir nos sociétés fonctionner sans les outils qui imperceptiblement nous assistent en permanence. À la question de savoir où était la force du Diable un Pape avait répondu que sa plus grande force « était de faire croire qu’il n’existait pas ». Nous pourrions appliquer ce principe à Internet, il est tellement présent que nous en oublions presque son existence et sa puissance.
C’est au moment où il s’efface qu’il apparait dans toute sa puissance et nous rend encore plus dépendants de lui.
Et si les temps récents ont montré l’insoutenable légèreté de l’Internet, ils ont surtout été le reflet de notre fragilité.
Voilà qu’ensuite, quelques semaines après, une entreprise, largement inconnue du grand public, Fastly connait une défaillance et, là aussi, ce sont des dizaines de sites à travers le monde qui s’inscrivent aux abonnés absents. Et que cela n’ait duré que quelques heures, peu importe, la fragilité de ce système est, une fois de plus, mise en avant.
Une litanie croissante d’entreprises, établissements publics et administrations a été récemment victime de hackeurs les bloquant pour ensuite les « libérer » contre rançons, que l’on soit une banque, un hôpital, un grossiste en viande ou autres, peu importe, toutes les organisations sont des cibles potentielles. Xénophon postulait qu’« interroger c’est enseigner », l’heure est, en effet, peut-être aux interrogations pour en tirer de justes enseignements.
Tout amène à rappeler qu’Internet est une porte d’entrée, comme une autre, permettant l’accomplissement de nombreux délits du vol d’informations au blocage du système. Une fois que l’on a souligné, si besoin en était, que ces pratiques sont condamnables et leurs coûts conséquents il faut se souvenir qu’elles sont souvent le prix de comportements légers en termes de sécurité et de vigilance des utilisateurs.
Des serveurs d’Orange tombent en panne simultanée, surtout ne pas y voir une attaque malveillante, le nuage de Tchernobyl ne s’est-il pas de lui-même arrêté à nos frontières, et voici tout le système des appels d’urgence en France qui s’effondre. Il ne fut rétabli qu’après quelques heures, soit une relativement courte durée, mais qui a néanmoins amené une issue fatale pour quelques personnes.
N’épiloguons pas pour savoir si cela est la résultante d’un acte de malveillance ou d’une simple défaillance logicielle du système, peu importe au fond au regard du propos, les rouages de la machine se sont grippés et, apparemment, l’absence de solutions de secours traduisant une forte croyance dans l’infaillibilité de la technique a entrainé une rupture des services. Encore une fois le constat est que tout cela est bien léger on en conviendra.
Rappelons que la maintenance d’Internet est le fait d’États qui décident au gré de leurs intérêts de le couper, de l’affaiblir, de le censurer. A priori c’est quelque chose qui peut se comprendre ou s’envisager, même si on l’oublie souvent, en fonction de leur rapport aux libertés publiques. Voilà que se dévoile la légèreté de ce que nous pouvions penser être un instrument inaltérable de nos libertés publiques et qui apparait dans toute sa faiblesse.
Et si les câbles, les satellites et les fibres qui permettent la circulation des données sont eux aussi dans le giron d’États qui accueillent leur pose ou mise en œuvre rappelons, qu’au passage des flux de données, ces mêmes États en profitent pour pirater et espionner les datas au nom de leurs besoins de sécurité intérieure et de renseignement. Cela peut aussi se comprendre, mais si on ne sait pas personne ne vous en informera. Mais alors la légèreté d’informations, de conversations et les échanges inviolables que nous pensions assurer se retrouvent battus en brèche par l’insoutenable sentiment que cet espace de liberté est en fait un carcan qui peut être serré à tout moment.
On en oublierait presque que les entreprises considérées comme les GAFAM, et toutes celles qui peuvent y être rattachées, exploitent un système à leur profit et ont pu créer en quelques années des multinationales surpuissantes.
Il faut alors se remémorer ce qu’étaient les Exxon, ITT, GE des années 30 pour trouver un équivalent. Au fond un rappel salutaire qu’une des caractéristiques du capitalisme débridé est d’adopter pour la croissance des entreprises une logique de baudruche. Toutes croissent et gonflent jusqu’au moment où une autorité politique dite « anti-trust » sort l’aiguille pour dégonfler ce qui, par sa taille, nuit aux principes concurrentiels qui sont supposés prévaloir dans une économie libérale.
Aux États-Unis l’aiguille est de sortie, de même qu’en Europe ou en Chine. Chacun de ses pays a ses raisons : la concurrence à favoriser, les données personnelles à protéger ou un régime politique à préserver. On va voir les effets de ces politiques d’ici à quelques mois ou années, si effets il y a tant les moyens financiers de ces entreprises leur donnent du poids et une capacité de résilience.
Nous sommes à un moment charnière de nos rapports à Internet et plus globalement au couple informatique/électronique.
Voudra-t-on un réseau et des infrastructures qui encadrent encore plus nos vies et activités au risque que leur défaillance nous ramène à l’âge de pierre ? Et les pays qui ont développé des armes dites à impulsion électro magnétique (IEM) ayant cette capacité sont de plus en plus nombreux.
Ne surestimons pas notre capacité à voir nos sociétés fonctionner sans les outils qui imperceptiblement nous assistent en permanence. À la question de savoir où était la force du Diable un Pape avait répondu que sa plus grande force « était de faire croire qu’il n’existait pas ». Nous pourrions appliquer ce principe à Internet, il est tellement présent que nous en oublions presque son existence et sa puissance.
C’est au moment où il s’efface qu’il apparait dans toute sa puissance et nous rend encore plus dépendants de lui.
Et si les temps récents ont montré l’insoutenable légèreté de l’Internet, ils ont surtout été le reflet de notre fragilité.