Source : Pixabay, image libre de droits
La pêche intensive et la construction de barrages infranchissables ont en partie conduit à la disparition progressive de l'esturgeon européen, dont la dernière population sauvage se reproduit aujourd'hui en France, dans le bassin de la Gironde. D'autres facteurs, comme les changements climatiques ou la pollution chimique pourraient expliquer ce recul. Pour identifier les menaces probables et mieux protéger cette espèce, les experts du projet de recherche pluridisciplinaire nommée "ANR SturTOP" (2013-2017), ont caractérisé la qualité des habitats des jeunes stades de vie de l'espèce et évalué les effets de la température, de la concentration en oxygène, et des polluants sur sa reproduction et sa survie.
L'analyse de la qualité des habitats de reproduction, menée via des prélèvements sur 11 des 27 sites potentiels où il n'y a pas eu de reproduction depuis 1995, et un suivi lors de la saison de reproduction sur 2 sites, révèle deux choses.
D'abord, l'existence d'une pollution chimique modérée de l'eau: polluants métalliques (cuivre, zinc, plomb,...) et organiques (pyrene, fluorenthène, phénanthrène,...) provenant essentiellement du bassin versant. Leurs origines non identifiées, feront l'objet de futures études à la demande des acteurs du territoire (ministère de l'écologie, agences de l'eau).
Ensuite, l'analyse révèle une toxicité avérée de certains sédiments, d'après des tests effectués en laboratoire sur des embryons de Medaka Oryzias latipes, ainsi qu'une augmentation de +10°C des températures des eaux de surface en 3 ans, qui pourrait décaler la saison de reproduction (de 10 à 20 jours plus tôt dans 50 ans, avec des conditions de températures semblables).
Afin d'évaluer la réponse des embryons et larves d'esturgeon européen à ces facteurs de stress, les conditions d'exposition en milieu naturel ont été reproduites par une équipe d'Irstea Bordeaux à la station expérimentale de Saint-Seurin-sur-l'Isle. Les tests mettent en évidence une vulnérabilité élevée de ces stades aux variations des températures de l'eau, et une sensibilité modérée au manque d'oxygène et aux polluants organiques et métalliques.
L'analyse de la qualité des habitats de reproduction, menée via des prélèvements sur 11 des 27 sites potentiels où il n'y a pas eu de reproduction depuis 1995, et un suivi lors de la saison de reproduction sur 2 sites, révèle deux choses.
D'abord, l'existence d'une pollution chimique modérée de l'eau: polluants métalliques (cuivre, zinc, plomb,...) et organiques (pyrene, fluorenthène, phénanthrène,...) provenant essentiellement du bassin versant. Leurs origines non identifiées, feront l'objet de futures études à la demande des acteurs du territoire (ministère de l'écologie, agences de l'eau).
Ensuite, l'analyse révèle une toxicité avérée de certains sédiments, d'après des tests effectués en laboratoire sur des embryons de Medaka Oryzias latipes, ainsi qu'une augmentation de +10°C des températures des eaux de surface en 3 ans, qui pourrait décaler la saison de reproduction (de 10 à 20 jours plus tôt dans 50 ans, avec des conditions de températures semblables).
Afin d'évaluer la réponse des embryons et larves d'esturgeon européen à ces facteurs de stress, les conditions d'exposition en milieu naturel ont été reproduites par une équipe d'Irstea Bordeaux à la station expérimentale de Saint-Seurin-sur-l'Isle. Les tests mettent en évidence une vulnérabilité élevée de ces stades aux variations des températures de l'eau, et une sensibilité modérée au manque d'oxygène et aux polluants organiques et métalliques.
Une espèce en bonne santé, résistante aux polluants
Bonne nouvelle, les juvéniles d'esturgeon produits en pisciculture et relâchés dans l'estuaire de la Gironde, présentent de fortes capacités pour s'adapter aux fluctuations du milieu, « ce qui présage un taux de survie élevé lors des lâchers » explique Eric Rochard, directeur de recherche à Irstea. En effet, la contamination des juvéniles aux polluants, mise en évidence lors de tests en conditions expérimentales, n'impacte pas leur survie. L'état de santé de la population présente dans l'estuaire est globalement satisfaisant : les taux de contaminations relativement bas n'endommagent pas leur ADN.
Ces données offrent des perspectives intéressantes pour la réussite d'un projet de réintroduction,
À l'échelle du bassin de la Gironde Garonne-Dordogne : « l'identification des habitats favorables et défavorables (La Réole par exemple) à la survie de l'espèce, et la confirmation de la forte sensibilité des stades embryo-larvaire aux températures, permet d'optimiser le choix des lieux et des stades de lâchers d'individus », indique Eric Rochard.
Et à l'échelle européenne : « à partir des tests menés ici en conditions expérimentales sur les embryons de medaka, il est possible d'analyser la réponse d'embryons d'esturgeon européen à un milieu, pour estimer, dans un premier temps, si un site est potentiellement propice à une réintroduction » poursuit-il. De nouveaux éléments précieux pour répondre aux sollicitations européennes de réintroduction (Allemagne, Espagne ou encore Italie).
Les experts ont désormais rendez-vous au 8ème symposium international sur les esturgeons, du 10 au 16 septembre 2017 à Vienne (Autriche), où une partie des résultats sera présentée. Une première approche de modélisation des effets des changements climatiques, du manque d'oxygène et de la pollution sur la dynamique de l'esturgeon européen en Gironde, sera également au coeur des discussions. Encore à l'étude, ce modèle vise à explorer, à terme, des scénarios de gestion de soutien de l'espèce sur le bassin (tests du choix des stades, du nombre et du lieu de lâchers, par exemple), pour en améliorer l'efficacité.
Ces données offrent des perspectives intéressantes pour la réussite d'un projet de réintroduction,
À l'échelle du bassin de la Gironde Garonne-Dordogne : « l'identification des habitats favorables et défavorables (La Réole par exemple) à la survie de l'espèce, et la confirmation de la forte sensibilité des stades embryo-larvaire aux températures, permet d'optimiser le choix des lieux et des stades de lâchers d'individus », indique Eric Rochard.
Et à l'échelle européenne : « à partir des tests menés ici en conditions expérimentales sur les embryons de medaka, il est possible d'analyser la réponse d'embryons d'esturgeon européen à un milieu, pour estimer, dans un premier temps, si un site est potentiellement propice à une réintroduction » poursuit-il. De nouveaux éléments précieux pour répondre aux sollicitations européennes de réintroduction (Allemagne, Espagne ou encore Italie).
Les experts ont désormais rendez-vous au 8ème symposium international sur les esturgeons, du 10 au 16 septembre 2017 à Vienne (Autriche), où une partie des résultats sera présentée. Une première approche de modélisation des effets des changements climatiques, du manque d'oxygène et de la pollution sur la dynamique de l'esturgeon européen en Gironde, sera également au coeur des discussions. Encore à l'étude, ce modèle vise à explorer, à terme, des scénarios de gestion de soutien de l'espèce sur le bassin (tests du choix des stades, du nombre et du lieu de lâchers, par exemple), pour en améliorer l'efficacité.