L'autorisation du pesticide Sulfoxaflor fait débat

Sébastien Arnaud
14/10/2015


L'autorisation a été accordée par la Commission européenne de commercialiser et d’utiliser le nouveau pesticide agricole Sulfoxaflor, interdit aux Etats-Unis pour ses effets discutés sur les abeilles.



Source : Pixabay, image libre de droits.
L’autorisation a été donnée par la Commission européenne de commercialiser et d’utiliser le nouveau pesticide agricole Sulfoxaflor. Pour le Syndicat National d’Apiculture, cette nouvelle « est une nouvelle démonstration du scandaleux dysfonctionnement qui perdure dans les processus d'homologation. »

Un communiqué du Syndicat National d’Apiculture revient sur les dangers que représente une telle autorisation pour l’apiculture.

Des effets « délétères »

Le communiqué rappelle que « deux ans après l'autorisation du Sulfoxaflor aux Etats-Unis, les apiculteurs confrontés à la perte de milliards d'abeilles butineuses ont saisi la justice américaine. S'appuyant notamment sur les travaux et conclusions du groupe d'experts de l'EFSA sur les néonicotonoïdes, et sur la faiblesse des données présentées par le fabricant, ils ont obtenu l'interdiction du Sulfoxaflor. »

Il précise cependant qu’ « en juillet 2015 la Commission Européenne fait abstraction des conclusions de l'EFSA pour accorder sur notre territoire une AMM au Sulfoxaflor », soulignant ce que le Syndicat National d’Apiculture juge comme « le comble du paradoxe. »

Pour le Syndicat National d’Apiculture, « autoriser le néonicotinoïde Sulfoxaflor, c'est autoriser une nouvelle hécatombe des pollinisateurs et ruiner les entreprises apicoles déjà exsangues; c'est autoriser aussi l'exposition des populations à de très hauts risques sanitaires et accélérer encore la perte de biodiversité. »

Et le Syndicat ajoute que « les effets délétères des néonicotinoïdes font la une de l'information scientifique internationale. Présentées en 2014, les conclusions d'une trentaine d'experts ayant analysé 1 121 études scientifiques relatives aux néonicotinoïdes sont accablantes. Elles constituent une synthèse des éléments à charge justifiant l'interdiction généralisée des néonicotinoïdes, auxquels aucun élément n'est dorénavant plus opposable. Car il existe des alternatives durables à ces pratiques agricoles mortifères, qui empoisonnent l'alimentation, l'eau, l'air et les sols. »