JO 2024 : la bière fabriquée avec du CO2 recyclé ?

Paolo Garoscio
11/03/2024


Le distributeur de gaz alimentaire L2PI innove avec une initiative écoresponsable pour les Jeux Olympiques de Paris 2024. Située dans la Meuse, cette entreprise s'apprête à lancer l'embouteillage de CO2 "vert", extrait de la production de méthaniseurs dans le Grand Est, une alternative éco-responsable aux méthodes traditionnelles qui s'appuient sur le captage de CO2 dans des réserves souterraines en Allemagne.



Des bières olympiques plus responsables ?

La production devrait commencer en avril 2024, ce qui permettra de fournir les industriels et les débits de boissons. Car si L2PI ne produit pas de bière, la petite PME est largement la première entreprise de fourniture de bonbonnes de gaz pour tireuses pression en France avec 95% du marché ! Cette avancée vers le CO2 recyclable implique de fait que la bière, ainsi que d'autres boissons pression comme le cidre et la limonade, servies lors des prochains Jeux olympiques et paralympiques, auront un impact environnemental réduit.

L2PI, qui conditionne annuellement 20.000 tonnes de CO2 dans des bouteilles consignées, est un acteur majeur sur le marché français des gaz pour tireuses pression. L'entreprise, forte d'un chiffre d’affaires de 12 millions d’euros en 2023 et d'une équipe de 44 salariés, montre l'exemple en matière d'innovation verte dans l'industrie des boissons.

Vers un CO2 majoritairement renouvelable

La mise en place de cette technique de CO2 renouvelable à Void-Vacon représente une prouesse technologique et un engagement fort pour la durabilité et la responsabilité environnementale. Pour réussir, L2PI s’est associée à Air Products qui récupère le CO2 issu des procédés de production d’amidon de Roquette (Bas-Rhin) et d’engrais ammoniaqués de Yara à Tertre (Belgique). Malheureusement, ce dispositif ne permet pour l’instant que de fournir un tiers du CO2… pour l’instant.

Car l’entreprise a déjà des pistes pour améliorer son approvisionnement. Dès 2025, L2PI espère ainsi atteindre une production de bouteilles de CO2 issu à 80% de la méthanisation, contre seulement 20% d’origine industrielle (donc non-renouvelable).