Battre en brèche les idées reçues sur l’investissement ESG
Jadis plébiscités pour leur promesse d'allier rendement financier à impact positif, les fonds ESG sont désormais scrutés avec scepticisme. Leur rendement décevant récent et une remise en cause de leur efficacité soulignent un désenchantement croissant. Dans un entretien au journal belge L’Écho, Mathijs van Dijk, professeur à l'Université Erasmus de Rotterdam, constate une érosion de la conviction que les investissements durables offrent un avantage de rendement significatif. Son étude, qualifiée de la plus exhaustive sur le sujet, met en lumière l'absence de corrélation systématique entre la durabilité et les performances boursières sur vingt ans, remettant en question les affirmations longtemps tenues par les défenseurs de l'ESG.
Il y a tout d’abord eu un effet « boule de neige » : des sommes importantes ayant été investies dans les actions « vertueuses », leurs cours ont grimpé au-dessus de la moyenne du marché, créant une illusion de rendement extraordinaire et attirant de ce fait encore et encore des capitaux. Les récentes sorties ont montré à quel point ces actions ESG sont, somme toute, fragiles. Il y a ensuite la fausse idée d’un rendement plus élevé : si ces actions étaient plus rentables que la moyenne, leurs cours auraient été beaucoup plus élevés.
Il y a tout d’abord eu un effet « boule de neige » : des sommes importantes ayant été investies dans les actions « vertueuses », leurs cours ont grimpé au-dessus de la moyenne du marché, créant une illusion de rendement extraordinaire et attirant de ce fait encore et encore des capitaux. Les récentes sorties ont montré à quel point ces actions ESG sont, somme toute, fragiles. Il y a ensuite la fausse idée d’un rendement plus élevé : si ces actions étaient plus rentables que la moyenne, leurs cours auraient été beaucoup plus élevés.
Le secteur de la défense intéresse de plus en plus les investisseurs, aux dépens des actions ESG
Face à cette réalité, les acteurs du marché réagissent différemment. D'un côté, des investisseurs réorientent leurs stratégies vers des secteurs traditionnellement exclus par l'ESG, comme la défense, en réévaluant ce qui constitue un investissement « durable ». De l'autre, des gestionnaires d'actifs et des institutions financières continuent de miser sur l'ESG, arguant que les faibles performances récentes sont relatives et soulignant la persistance de la demande pour des investissements alignés sur des valeurs durables. Des banques belges, telles que KBC et BNP Paribas Fortis, observent toujours une augmentation des actifs ESG, indiquant une fidélité certaine à ces principes malgré les turbulences.
L'investissement durable se trouve à un carrefour, entre remise en question fondamentale de son postulat de base et conviction inébranlable en sa nécessité pour l'avenir. Alors que certains y voient une correction nécessaire face à une surévaluation passée, d'autres restent convaincus de son rôle essentiel dans la transition vers une économie plus responsable. Cette dichotomie souligne l'importance cruciale d'une évaluation continue et nuancée des critères ESG, adaptée aux réalités changeantes du marché et aux exigences de la durabilité.
L'investissement durable se trouve à un carrefour, entre remise en question fondamentale de son postulat de base et conviction inébranlable en sa nécessité pour l'avenir. Alors que certains y voient une correction nécessaire face à une surévaluation passée, d'autres restent convaincus de son rôle essentiel dans la transition vers une économie plus responsable. Cette dichotomie souligne l'importance cruciale d'une évaluation continue et nuancée des critères ESG, adaptée aux réalités changeantes du marché et aux exigences de la durabilité.