Creative Commons - Pixabay
S’indigner n’est pas militer. Alors que ce fut le cri de ralliement de beaucoup de militants au début des années 2010, désormais l’indignation semble être perçue comme un moyen d’action plutôt qu’un déclic. Une situation exactement exprimée par le concept de « woke ». Importé des Etats-Unis, ce néologisme exprime l’idée de se réveiller face à des injustices et de faire du bruit pour les dénoncer. Et si le terme est sujet à d’éternels et inintéressantes discussions, le phénomène de l’indignation virtuelle est un fait. Désormais, il ne se passe pas une journée sans qu’un groupe de militants sonnent l’hallali pour dénoncer une personnalité, une entreprise ou une entité quelconque. L’idée étant de susciter suffisamment de bruit pour créer une pression qui oblige à une réaction.
Le résultat est problématique dans la mesure où les entreprises se retrouvent dans une position où elles gèrent des crises inattendues qu’elles cherchent à éteindre au plus vite. Quitte à prendre des décisions qui pourraient être contraires au droit du travail. Ainsi, sanctionner un salarié pour ce qu’il fait durant ses loisirs – si ça n’a pas de conséquences sur la vie de l’entreprise – est interdit. Plusieurs exemples récents montrent cependant que face à une tempête de tweets indignés, le droit du travail n’est pas la priorité des entreprises.
C’est tout l’enjeu de cette nouvelle forme de militantisme. Alors que traditionnellement on se mobilise pour obtenir un objectif présenté comme d’intérêt général ou sevrant le bien commun – une nouvelle loi, une réglementation plus vertueuse etc – l’indignation s’attaque à un cas particulier. Ce n’est plus un problème ou une question globale qui est traitée, mais une de ses manifestations. Transformant ainsi, les militants virtuels en justiciers quand dans une démocratie qui fonctionne on lutte pour instaurer des devoirs, tout en se félicitant de les voir appliquer par des institutions qui font du cas par cas.
Le résultat est problématique dans la mesure où les entreprises se retrouvent dans une position où elles gèrent des crises inattendues qu’elles cherchent à éteindre au plus vite. Quitte à prendre des décisions qui pourraient être contraires au droit du travail. Ainsi, sanctionner un salarié pour ce qu’il fait durant ses loisirs – si ça n’a pas de conséquences sur la vie de l’entreprise – est interdit. Plusieurs exemples récents montrent cependant que face à une tempête de tweets indignés, le droit du travail n’est pas la priorité des entreprises.
C’est tout l’enjeu de cette nouvelle forme de militantisme. Alors que traditionnellement on se mobilise pour obtenir un objectif présenté comme d’intérêt général ou sevrant le bien commun – une nouvelle loi, une réglementation plus vertueuse etc – l’indignation s’attaque à un cas particulier. Ce n’est plus un problème ou une question globale qui est traitée, mais une de ses manifestations. Transformant ainsi, les militants virtuels en justiciers quand dans une démocratie qui fonctionne on lutte pour instaurer des devoirs, tout en se félicitant de les voir appliquer par des institutions qui font du cas par cas.