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Le débat fait rage chaque année autour des sommes délirantes des transactions de joueurs. Il ne semble pas y avoir de limite avec des joueurs débauchés ou acheter pour des montants records d’année en année. Le débat était déjà vif quand on parlait de joueurs achetés 80 millions d’euros, alors maintenant que le record est de 222 millions d’euro. Une situation que certains justifient par les lois du marché, alors que d’autres les contestent, arguant que le foot aussi doit être réglementé, comme les marchés financiers. L’économiste du sport Pierre Ronddeau et le premier adjoint de la mairie de Paris Richard Bouigue (PS) sont de ceux qui appellent à plus de modération. Dans une tribune publiée par Le Journal du Dimanche, ils dénoncent le pouvoir de l’argent sur le sport le plus populaire du monde.
« L'hyperinflation des droits télévisés – 748 millions d'euros en France et plus d'un milliard en Angleterre, en Espagne et en Italie – explique en partie ce phénomène. Tout comme l'arrivée de nouveaux investisseurs étrangers, des multimilliardaires désireux de prendre part à l'expansion mondiale du football et de développer leur renommée médiatique et symbolique » écrivent les auteurs, dressant par ailleurs le portrait de l’économie du football avec une croissance de 13% chaque année des montants des transferts.
Des chiffres qui décrivent mal la réalité du monde du foot. « La vie n'est pas toute rose dans l'univers du football. Le syndicat international des joueurs (Fifpro) révèle que 40% des professionnels gagnent moins de 1.000 euros par mois, très loin des millions de Neymar ou de Mbappé. Pis encore, 45% seraient victimes de retards de paiement, en dépit des contrats signés et des salaires négociés. En France, le constat est sans appel. Le syndicat UNFP estime qu'un quart des joueurs perçoivent à eux seuls près de 80% de l'ensemble des salaires bruts distribués. Le taux de chômage dans le foot hexagonal atteindrait 15%, et plus de 25% des footballeurs commenceraient la saison sans aucun contrat » écrivent-ils.
Alors qu’un joueur sur trois vit une grave dépression nerveuse durant sa carrière, nombreux sont ceux qui rêvent d’une carrière sans jamais obtenir un contrat. « L'économiste Richard Duhautois, du Centre d'études de l'emploi, a montré que seul un jeune sur six sort des centres de formation avec un contrat pro. La très grande majorité se retrouve sans diplôme ni formation qualifiante, confrontée à des difficultés d'insertion et à un chômage de longue durée. La précarité gangrène le football. Les spécialistes estiment que plus d'un tiers des joueurs connaissent une période de dépression grave et chronique pendant leur carrière. Or il n'existe aucun programme d'aide ni aucun fonds de garantie pour lutter contre le fléau de l'inégalité » lit-on plus loin.
Voilà la réalité du foot et on en attend beaucoup plus de la part des clubs en matière de responsabilité notamment vis-à-vis des jeunes qui passent par les centres de formation. En sélectionnant très jeunes un maximum de potentiels, les clubs espèrent dénicher la perle rare pour ensuite la revendre. Mais pour tous ceux qui sont laissés sur le bord de la route rien n’est prévu. Des pratiques inadmissibles qui seraient rejetées dans n’importe quelle autre entreprise.» Nous demandons l'ouverture d'un débat national et international. Il faut tout faire pour que le sport le plus populaire du monde ne soit pas accaparé par l'idéologie de l'argent et de l'ultralibéralisme » concluent Rondeau et Bouigue.
Lire en intégralité la tribune sur le site Le Journal du Dimanche
« L'hyperinflation des droits télévisés – 748 millions d'euros en France et plus d'un milliard en Angleterre, en Espagne et en Italie – explique en partie ce phénomène. Tout comme l'arrivée de nouveaux investisseurs étrangers, des multimilliardaires désireux de prendre part à l'expansion mondiale du football et de développer leur renommée médiatique et symbolique » écrivent les auteurs, dressant par ailleurs le portrait de l’économie du football avec une croissance de 13% chaque année des montants des transferts.
Des chiffres qui décrivent mal la réalité du monde du foot. « La vie n'est pas toute rose dans l'univers du football. Le syndicat international des joueurs (Fifpro) révèle que 40% des professionnels gagnent moins de 1.000 euros par mois, très loin des millions de Neymar ou de Mbappé. Pis encore, 45% seraient victimes de retards de paiement, en dépit des contrats signés et des salaires négociés. En France, le constat est sans appel. Le syndicat UNFP estime qu'un quart des joueurs perçoivent à eux seuls près de 80% de l'ensemble des salaires bruts distribués. Le taux de chômage dans le foot hexagonal atteindrait 15%, et plus de 25% des footballeurs commenceraient la saison sans aucun contrat » écrivent-ils.
Alors qu’un joueur sur trois vit une grave dépression nerveuse durant sa carrière, nombreux sont ceux qui rêvent d’une carrière sans jamais obtenir un contrat. « L'économiste Richard Duhautois, du Centre d'études de l'emploi, a montré que seul un jeune sur six sort des centres de formation avec un contrat pro. La très grande majorité se retrouve sans diplôme ni formation qualifiante, confrontée à des difficultés d'insertion et à un chômage de longue durée. La précarité gangrène le football. Les spécialistes estiment que plus d'un tiers des joueurs connaissent une période de dépression grave et chronique pendant leur carrière. Or il n'existe aucun programme d'aide ni aucun fonds de garantie pour lutter contre le fléau de l'inégalité » lit-on plus loin.
Voilà la réalité du foot et on en attend beaucoup plus de la part des clubs en matière de responsabilité notamment vis-à-vis des jeunes qui passent par les centres de formation. En sélectionnant très jeunes un maximum de potentiels, les clubs espèrent dénicher la perle rare pour ensuite la revendre. Mais pour tous ceux qui sont laissés sur le bord de la route rien n’est prévu. Des pratiques inadmissibles qui seraient rejetées dans n’importe quelle autre entreprise.» Nous demandons l'ouverture d'un débat national et international. Il faut tout faire pour que le sport le plus populaire du monde ne soit pas accaparé par l'idéologie de l'argent et de l'ultralibéralisme » concluent Rondeau et Bouigue.
Lire en intégralité la tribune sur le site Le Journal du Dimanche