Vous avez co-fondé Facilien. Pourriez-vous nous présenter votre start-up ?
Nous sommes nés à Strasbourg de la rencontre d’une société technologique, Hakisa, qui fournit une plateforme qui facilite l’accès à internet pour les novices et de deux associations de services à la personne l’ABRAPA et le Réseau APA. Il s’agit de répondre à un besoin, celui d’assurer un lien, de promouvoir la communication entre les personnes âgées, les aidants professionnels et les aidants familiaux. Il s’agit d’utiliser les nouvelles technologies pour favoriser les relations entre ce triptyque d’acteurs et fournir des services et du contenu adapté aux personnes âgées. Cela fait un peu plus d’une année que nous sommes lancés et nous avons plus de 1000 membres actifs. La cible de Facilien est des personnes de plus de 70 ans, la doyenne a 93 ans !
Concrètement comment cela fonctionne ?
La plateforme numérique est hébergée dans un cloud privé, avec une ergonomie adaptée pour les seniors et surtout une confidentialité maximum : on y a que des gens connus, avec lesquels l’utilisateur a des liens forts. C’est très rassurant pour les personnes âgées qui sont assez inquiètes de savoir à qui les données sont transmises, qui peut y avoir accès. Avec Facilien, nous avons voulu créer un environnement de confiance, guider les seniors avec une interface la plus naturelle possible, notamment grâce à l’universal design. Cette solution fonctionne grâce à un abonnement de 5 euros mensuels ou de 50 euros annuels, des options sont disponibles comme des services de formation, l’aide en ligne, la location ou vente de tablette entre autres.
De nombreuses études montrent que les seniors plébiscitent de plus en plus les nouvelles technologies. Quels sont aujourd’hui leurs besoins ? Quels comportements adoptent-ils ?
Il y a deux choses qui motivent les seniors à aller sur internet : la première est être en contact avec leurs proches, parfois éloignés géographiquement. Les seniors ont compris que le téléphone n’est plus le seul moyen de communication, et ne pas être sur internet est un frein. La seconde chose, qu’il ne faut pas négliger, est l’accès aux services que permet internet. Force est de constater que de nombreux services, comme La Poste ou les impôts par exemple, se digitalisent. Nous proposons donc d’accompagner les seniors dans cette transition.
Par ailleurs, je pense qu’il est important de ne pas stigmatiser : personne ne va sur un site qui vous rappelle que vous êtes vieux et malade. Au départ, nous pensions proposer des ordinateurs adaptés aux seniors avec des gros claviers, des grosses touches. Or, les aînés veulent devenir des internautes comme les autres : ils veulent les mêmes équipements, adopter les mêmes usages. Nous nous rendons compte que nous avons de plus en plus d’utilisateurs sur tablette, c’est un outil qui fait moins peur qu’un ordinateur pour les novices.
De plus, les seniors ont le temps : ils passent plus de 20 minutes par jour sur le site, ce qui est conséquent. Ils « consomment » de l’information, lisent beaucoup les articles ; ils ne sont pas de la génération « zapping ». Ces derniers sont encore dans la retenue quant aux échanges sur internet. En revanche quand ils se lancent, ils sont très assidus et actifs. Les femmes seniors sont plus nombreuses que les hommes à utiliser les nouvelles technologies. Déjà parce qu’il y a une proportion plus élevée de femmes puisqu’elles vivent plus longtemps que les hommes, mais surtout ces dernières sont très centrées sur leur famille, elles ont plus à cœur d’entretenir le lien.
Par ailleurs, je pense qu’il est important de ne pas stigmatiser : personne ne va sur un site qui vous rappelle que vous êtes vieux et malade. Au départ, nous pensions proposer des ordinateurs adaptés aux seniors avec des gros claviers, des grosses touches. Or, les aînés veulent devenir des internautes comme les autres : ils veulent les mêmes équipements, adopter les mêmes usages. Nous nous rendons compte que nous avons de plus en plus d’utilisateurs sur tablette, c’est un outil qui fait moins peur qu’un ordinateur pour les novices.
De plus, les seniors ont le temps : ils passent plus de 20 minutes par jour sur le site, ce qui est conséquent. Ils « consomment » de l’information, lisent beaucoup les articles ; ils ne sont pas de la génération « zapping ». Ces derniers sont encore dans la retenue quant aux échanges sur internet. En revanche quand ils se lancent, ils sont très assidus et actifs. Les femmes seniors sont plus nombreuses que les hommes à utiliser les nouvelles technologies. Déjà parce qu’il y a une proportion plus élevée de femmes puisqu’elles vivent plus longtemps que les hommes, mais surtout ces dernières sont très centrées sur leur famille, elles ont plus à cœur d’entretenir le lien.
Justement, des outils tels que Facilien peuvent-ils permettre de rompre l’isolement des seniors ?
La technologie seule ne rompt pas l’isolement. L’idée est plus de faire coopérer différentes communautés, notamment des associations de services à la personne, qui accompagnent les seniors. Cet aspect lié aux relations humaines est primordial ; seul le contact humain peut par exemple permettre aux seniors de surmonter leur peur du « mal faire » face aux technologies. Si on ne montre pas au senior et s’il ne prend pas plaisir à utiliser la technologie, cela ne fonctionne pas. Il s’agit d’avoir un usage intelligent et de proposer une technologie ludique, vivante et utile. C’est en tout cas notre ambition avec Facilien.
Vous avez récemment participé à l’édition 2016 du congrès HLM. En quoi les bailleurs sociaux sont-ils intéressés par des solutions telles que Facilien ?
Olivier Audouze, cofondateur de Facilien
Les bailleurs sociaux sont de plus en plus intéressés par l’intégration de services au sein de leurs résidences. Ces derniers ont notamment besoin de proposer des contenus très locaux ainsi que des services associés. Ils font également face à un défi, celui du vieillissement de la population et de la perte d’autonomie des personnes âgées. Or, ces dernières veulent rester de plus en plus longtemps dans leur habitat. De plus, les collectivités ont besoin d’outils qui permettent de favoriser le vivre ensemble.
Par ailleurs, la question d’adaptation du logement pour permettre le bien vieillir longtemps à domicile est au cœur de leur préoccupation. Ainsi, l’intégration dans l’appartement de nouvelles technologies à base d’objets connectés permettant de détecter des situations à risques afin de prévenir en temps réel les aidants familiaux ou professionnels est un réel progrès.
Nous nous inscrivons dans cette logique du logement bienveillant qui prend en compte des enjeux sociétaux tels que les rapports intergénérationnels, le lien social. Facilien est une plateforme qui agrège ces différentes solutions. La plateforme va permettre aux seniors d’être en lien avec sa communauté de proches mais également une communauté d’immeuble, de quartier en fournissant un contenu local et un accès simplifié à des services. Il s’agit également de créer des moments de partage entre les résidents par exemple : une personne âgée peut proposer de garder des enfants contre quelques petits travaux chez elle. C’est en tout cas notre ambition, en collaboration avec les bailleurs et Urmet, qui nous a invité sur le salon.
Par ailleurs, la question d’adaptation du logement pour permettre le bien vieillir longtemps à domicile est au cœur de leur préoccupation. Ainsi, l’intégration dans l’appartement de nouvelles technologies à base d’objets connectés permettant de détecter des situations à risques afin de prévenir en temps réel les aidants familiaux ou professionnels est un réel progrès.
Nous nous inscrivons dans cette logique du logement bienveillant qui prend en compte des enjeux sociétaux tels que les rapports intergénérationnels, le lien social. Facilien est une plateforme qui agrège ces différentes solutions. La plateforme va permettre aux seniors d’être en lien avec sa communauté de proches mais également une communauté d’immeuble, de quartier en fournissant un contenu local et un accès simplifié à des services. Il s’agit également de créer des moments de partage entre les résidents par exemple : une personne âgée peut proposer de garder des enfants contre quelques petits travaux chez elle. C’est en tout cas notre ambition, en collaboration avec les bailleurs et Urmet, qui nous a invité sur le salon.
Facilien se positionne comme l’un des acteurs principaux de la Silver Economy en Alsace. Comment va évoluer le marché selon vous ?
Nous nous inscrivons clairement dans la Silver Economy, qui est un marché en croissance mais aussi local avec des services non délocalisables. Le marché est complexe car il recouvre des réalités différentes mais c’est un défi passionnant. Et cela évolue très vite, contrairement à ce que l’on peut penser les seniors s’y mettent et très vite. Etre acteur sur ce marché exige une éthique irréprochable car nous nous adressons à des populations dites fragiles. C’est en tout cas comme cela que nous travaillons et que nous choisissons nos partenaires. Il y a une vraie démarche socialement responsable que ce soit des collectivités ou des entreprises : nous sommes tous engagés en faveur du bien vivre ensemble entre les différentes populations. S’agissant des tendances du marché, je pense que l’association entre des acteurs de services comme nous et des industriels est une clé. L’avenir est moins à vendre de la technologie pure que du service, de l’usage. Nous allons vers des outils où la technologie s’efface au profit de l’usage et ce, de manière transparente.
Connectez-vous à Facilien ici
Connectez-vous à Facilien ici
A propos d'Urmet
Leader français en solutions d’interphonie, Urmet conçoit depuis 25 ans des équipements innovants pensés pour les différents types d’habitat. Dernier né, le Home Book System est un interphone connecté qui permet de gérer en temps réel les consommations d’énergie mais également d’améliorer la communication au sein des résidences, notamment entre les gestionnaires et les locataires.