En France, 1 entreprise sur 6 ne cartographie toujours pas ses émissions

Anton Kunin
25/09/2024


81% des entreprises reconnaissent la nécessité de se transformer pour survivre dans une économie bas carbone. Toutefois, de nombreuses organisations peinent encore à adopter des outils adaptés pour suivre et gérer efficacement leurs émissions, mettant en péril leur transition écologique, apprend-on d’une étude Censuswide pour Sweep et Capgemini.



Une transformation jugée cruciale, mais encore difficile

La transition vers une économie bas carbone est désormais perçue comme essentielle pour la survie des entreprises. Une étude menée par Censuswide pour Sweep et Capgemini révèle que 81% des entreprises situées aux États-Unis, au Royaume-Uni, en France et en Allemagne sont conscientes que leur survie dans cette nouvelle réalité économique dépend de leur capacité à se transformer. Cette prise de conscience est d'autant plus marquée que 82% des entreprises françaises partagent cet avis.

Malgré cette compréhension générale de l'urgence, les entreprises se heurtent à des défis importants. Près de la moitié (47%) des organisations déclarent être frustrées par la complexité des données qu'elles doivent gérer. De plus, 78% des entreprises continuent d'utiliser des feuilles de calcul pour suivre leurs émissions, ce qui compromet leur capacité à répondre aux exigences croissantes en matière de transparence imposées par les régulateurs et les investisseurs.

Une mauvaise gestion des données ESG ralentit la transition

Un autre frein majeur à cette transformation réside dans la gestion des émissions de Scope 3, qui représentent souvent plus de 70% de l'empreinte carbone totale d'une entreprise. Pourtant, l'étude montre que 72% des entreprises n'ont pas encore mis en place une cartographie de ces émissions. Cette lacune est particulièrement préoccupante, car elle empêche les entreprises d'adopter une approche globale pour réduire leur impact environnemental. En France, la situation est similaire, puisque 68% des entreprises ne cartographient pas leurs émissions de Scope 3, et 16% ne cartographient aucune de leurs émissions (Scope 1, 2 ou 3).

Enfin, la réussite d'une telle transformation repose également sur l'engagement de la direction. En France, seuls 17% des responsables du développement durable estiment que la direction comprend pleinement les enjeux liés à l'ESG, contre des chiffres plus élevés en Allemagne (44%) ou aux États-Unis (40%).