Les femmes en Algérie n’ont pas les mêmes droits devant la loi. « La responsabilité des violences commises contre les femmes sont imputées à la passivité de l'entourage de la victime, mais aussi aux services de sécurité et aux autorités judiciaires, qui privilégient souvent la voie de la réconciliation sans mesurer l'ampleur du danger. Le réseau Wassila, un collectif de militantes des droits humains, est confronté, depuis au moins deux décennies, aux violences infligées aux femmes généralement en milieu familial. Sociologue et militante des droits humains, Dalila Iamarène Djerbal livre son expérience avec les victimes et décrypte les causes d'un phénomène socialement déstabilisant » rapporte un communiqué de l’association.
Le texte s’appuie sur l’expérience de la militante qui compte en décennies son engagement pour les femmes en Algérie. On y apprend notamment que « les femmes sollicitent le réseau Wassila "surtout pour la violence des proches : dans la grande majorité des cas, ce sont des violences physiques qui ne vont pas sans violences psychologiques, menaces, violences sexuelles, humiliations, et même tentatives de meurtre. L'objectif premier de ces femmes est la survie, essayer de mener un semblant d'existence "normale", protéger les enfants, assumer les charges domestiques, travailler, c'est vital pour elles". » continue le texte.
« Le féminicide n'est pas un accident dans une vie, c'est un long processus de destruction des défenses psychologiques de la victime par des violences portées chaque jour, sans laisser de traces, une gifle, un coup de pied, une humiliation, des menaces de faire plus » avance la militante.
« Cette société qui en fait une mineure à vie dans la loi, ce qui détermine toute son existence et ses moyens d'autonomie, cette justice qui prend mieux en charge une victime d'accident de la route qu'une victime de violence humaine..." Les femmes en situation de détresse se rebellent parfois. Souvent, elles sont livrées, à nouveau, à leurs bourreaux, pieds et poings liés » continue le texte.