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Injecter 30 milliards d’euros dans la partie écolo du plan de relance devrait faire bouger les lignes. Mais encore faut-il que l’argent pousse dans la bonne direction. De ce point de vue, Romain Bailly, consultant au sein du cabinet de transformation numérique mc2i, pose des repères clés. Dans une tribune publiée par Environnement Magazine, il donne trois grands axes à suivre : l’électrification de l’économie, l’innovation en énergies renouvelables et la sobriété dans la consommation.
Ces pistes ne sont pas des trouvailles mais des jalons indispensables, qui doivent permettre d’évaluer toute dépense ou investissement se déclarant prévu pour lutter contre les émissions de CO2. « Avec une production électrique peu carbonée (moins de 70g eqCO2/kWh), la France dispose d’un atout exceptionnel pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre. La feuille de route de la SNBC table donc sur une électrification totale de la voiture, des usages du secteur résidentiel hors chauffage et d’une part des procédés industriels, faisant grimper le besoin en électricité à 650 TWh par an (+20% vs 2019) » explique Romain Bailly, soulignant ensuite l’importance d’un socle de production stable que ce soit par nucléaire ou hydroélectrique. Une approche réaliste mais qui s’accompagne, notamment à cause des défis de taille que posent les déchets nucléaires, par la recherche constante d’alternatives fiables. Ou au moins de compléments : « D’autres techniques et énergies doivent être envisagées pour remplacer l’énergie carbonée restante, notamment dans le secteur des transports : l’hydrogène est une alternative souvent citée. S’il est combiné à de l’oxygène dans une pile à combustible, de l’électricité est produite en temps réel pour faire rouler un véhicule. Cette solution garantit zéro émission de CO2 dans le cas où le processus d’électrolyse est généré par une électricité bas carbone. Néanmoins, la technologie n’en est aujourd’hui qu’à ses balbutiements en raison notamment de son coût de production élevé. Gaz de faible densité, son stockage est certainement trop volumineux pour l’aviation ou l’automobile. C’est une solution néanmoins pertinente pour décarboner la logistique lourde (poids lourds, cargos) qui ne peut embarquer des batteries géantes et longues à charger ».
Autant de pistes qui n’ont de sens que si l’on continue à progresser dans l’efficacité énergétique des appareils et la sobriété des comportements. « Dans un monde où croissance économique et demande énergétique restent fortement liés, il paraît peu probable que l’objectif de neutralité carbone pour 2050 puisse être atteint en faisant l’impasse sur la compensation carbone. Une stratégie de découplage entre PIB et énergie est indispensable, et pousse à revoir de nombreux pans de l’économie nationale sous le prisme non seulement de l’efficacité énergétique, mais aussi de la sobriété » conclue Romain Bailly.
Lire en intégralité la tribune de Romain Bailly publiée par Environnement Magazine
Ces pistes ne sont pas des trouvailles mais des jalons indispensables, qui doivent permettre d’évaluer toute dépense ou investissement se déclarant prévu pour lutter contre les émissions de CO2. « Avec une production électrique peu carbonée (moins de 70g eqCO2/kWh), la France dispose d’un atout exceptionnel pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre. La feuille de route de la SNBC table donc sur une électrification totale de la voiture, des usages du secteur résidentiel hors chauffage et d’une part des procédés industriels, faisant grimper le besoin en électricité à 650 TWh par an (+20% vs 2019) » explique Romain Bailly, soulignant ensuite l’importance d’un socle de production stable que ce soit par nucléaire ou hydroélectrique. Une approche réaliste mais qui s’accompagne, notamment à cause des défis de taille que posent les déchets nucléaires, par la recherche constante d’alternatives fiables. Ou au moins de compléments : « D’autres techniques et énergies doivent être envisagées pour remplacer l’énergie carbonée restante, notamment dans le secteur des transports : l’hydrogène est une alternative souvent citée. S’il est combiné à de l’oxygène dans une pile à combustible, de l’électricité est produite en temps réel pour faire rouler un véhicule. Cette solution garantit zéro émission de CO2 dans le cas où le processus d’électrolyse est généré par une électricité bas carbone. Néanmoins, la technologie n’en est aujourd’hui qu’à ses balbutiements en raison notamment de son coût de production élevé. Gaz de faible densité, son stockage est certainement trop volumineux pour l’aviation ou l’automobile. C’est une solution néanmoins pertinente pour décarboner la logistique lourde (poids lourds, cargos) qui ne peut embarquer des batteries géantes et longues à charger ».
Autant de pistes qui n’ont de sens que si l’on continue à progresser dans l’efficacité énergétique des appareils et la sobriété des comportements. « Dans un monde où croissance économique et demande énergétique restent fortement liés, il paraît peu probable que l’objectif de neutralité carbone pour 2050 puisse être atteint en faisant l’impasse sur la compensation carbone. Une stratégie de découplage entre PIB et énergie est indispensable, et pousse à revoir de nombreux pans de l’économie nationale sous le prisme non seulement de l’efficacité énergétique, mais aussi de la sobriété » conclue Romain Bailly.
Lire en intégralité la tribune de Romain Bailly publiée par Environnement Magazine