Discrimination à l’embauche : la crainte de la moitié des salariés français

Paolo Garoscio
15/10/2024


Près d'un salarié sur deux en France craint aujourd'hui de faire face à une discrimination à l'embauche, selon une étude menée en 2024 par le Medef et l’institut Verian. Cette étude, réalisée dans le cadre de la Semaine de l’entreprise responsable et inclusive, dévoile donc les inquiétudes des travailleurs concernant l'injustice dans le processus de recrutement.



Les craintes de discrimination : âge, sexe et apparence en tête

Selon les résultats de l’enquête menée auprès de 1 800 salariés du secteur privé, 48% d'entre eux estiment qu'ils pourraient être victimes de discrimination à l’embauche. Ce chiffre, en léger recul (50% en 2023), reste néanmoins un signal d’alarme pour les entreprises.

L'âge est le critère le plus redouté par les salariés. En effet, de nombreux employés, notamment ceux de plus de 50 ans, craignent que leur âge soit un frein à leur recrutement ou à leur évolution professionnelle. Viennent ensuite l'apparence physique et le sexe, également considérés comme des facteurs susceptibles de peser dans le processus d'embauche. Enfin, des inquiétudes persistent également concernant le handicap et l'origine ethno-raciale.

Comme l'explique Fabienne Cadenat, directrice conseil à l'institut Verian, « la première source de crainte de discrimination à l'embauche, c'est l'âge. Il est suivi de près par l'apparence physique et le sexe, ce qui montre qu'une partie importante des salariés se sent vulnérable face à ces critères subjectifs lors des recrutements ».

L'égalité des chances en entreprise : des efforts à renforcer

Malgré ces craintes, l'étude révèle également des éléments encourageants. Trois quarts des salariés interrogés jugent que la diversité de la société est bien représentée au sein de leur entreprise. Cependant, cette perception positive ne masque pas les attentes croissantes en matière de responsabilité sociale des entreprises (RSE). Les salariés souhaitent voir plus d'initiatives concrètes en faveur de l'égalité des chances, en particulier pour les catégories souvent marginalisées, comme les plus de 50 ans.

D'après l'étude, 17% des personnes interrogées estiment que l'égalité entre les hommes et les femmes doit être une priorité pour les entreprises, tandis que 13% privilégient l'égalité salariale. Ces chiffres mettent en évidence un décalage entre les actions menées par les entreprises et les attentes des salariés. « Il y a un décrochage entre les thématiques prioritaires pour les entreprises et celles des salariés », analyse Mme Cadenat.