Des technologies durables au service de la croissance de demain

Arthur Fournier
26/09/2012


Institution rattachée aux services du Premier ministre, le Centre d’Analyse Stratégique a publié fin aout 2012 un rapport conséquent sur le thème des « technologies compétitives au service du développement durable ». L’occasion de dresser un panorama des marchés porteurs de demain et susceptibles de fédérer les investisseurs qu’ils soient publics ou privés.



Le critère environnemental détermine de plus en plus la capacité d’une activité à se développer avec stabilité. À cet égard, la publication par le Centre d’Analyse Stratégique d’un rapport sur le thème des « technologies compétitives au service du développement durable » apparaît comme tout à fait pertinente : elle constitue un élément de réponses aux questions des décideurs politiques et des investisseurs. Cette étude dirigée par Jean Bergougnoux, président d’honneur de la SNCF et directeur général honoraire d’EDF, identifie les secteurs clés de la performance économique de demain. Ils sont aux nombres de trois : l’énergie, le transport et le bâtiment.
 
Le dossier reprend ainsi tout d’abord les enjeux classiques de la problématique énergétique. Ceux-ci sont notamment « la production décarbonnée d’électricité » ainsi que « la production de carburants à faible impact environnemental ». Assez longuement étudiée dans ce dossier, la filière du nucléaire continue d’être présentée comme la première solution d’approvisionnement en énergie électrique durable. Les énergies renouvelables telles que l’éolien ou le solaire sont également abordées, mais elles soulèvent ici la question du stockage de l’électricité. Les pics de production de ces énergies d’avenir ne coïncidant pas avec les pics de consommations, il s’avère donc nécessaire de développer des solutions de stockage innovantes capables notamment de compléter les capacités octroyées par les stations de transfert d’énergie par pompage (STEP) en la matière. L’examen du potentiel des énergies renouvelables révèle également des problèmes de coûts encore irrésolus. Pour les surmonter, le rapport préconise notamment le développement d’ensembles d’habitations à énergie positive.
 
Abordé en seconde partie du rapport, le concept de l’habitat produisant tout ou partie de sa propre énergie est confirmé dans son caractère porteur par les rédacteurs du CAS. Plus précisément, la mutualisation, à l’échelle des copropriétés, des frais d’équipement en installations de production d’énergie renouvelable est envisagée comme un levier économique permettant d’en démocratiser l’accès et donc l’usage. Sur la question du bâtiment par ailleurs, ce sont les technologies orientées vers l’efficacité énergétique qui se distinguent en tant que marché d’avenir. L’ensemble du secteur de la construction est ainsi concerné, de l’architecture à la conception des matériaux et des composants du bâtiment.
 
Quant au transport, il est assimilé à un marché porteur pour deux raisons : à cause des promesses d’innovation qui existent au sujet des véhicules eux-mêmes d’une part et de leur modalité d’utilisation d’autre part. Le CAS voit en effet dans « l’optimisation de techniques existantes » un levier de croissance important pour cette filière, et ce malgré la rareté des « ruptures technologiques » à prévoir d’ici 2050. L’amélioration des structures des véhicules, de leurs systèmes de propulsions, de leurs moteurs est ainsi identifiée comme un facteur d’optimisation de la consommation de ressources et donc un critère de compétitivité déterminant dans un contexte marqué par leur raréfaction. Par ailleurs, le CAS table sur une forte croissance des innovations logistiques reposant sur l’utilisation des technologies de la communication. Ces progrès logistiques constituent une autre opportunité économique d’envergure tant sur les marchés de consommation que les marchés privés ou même publics.
 
Présentant l’état de la science et des innovations contemporaines, le Centre d’Analyse Stratégique dresse ici un panorama à la fois large et cohérent des secteurs qui ont toutes les chances de devenir les moteurs de la croissance de demain. Outre son usage prospectif, ce rapport « Des technologies compétitives au service du développement durable » émane aussi d’une institution chargée d’informer les plus hautes instances de décision publiques. En signant ce document, le Centre d’Analyse Stratégique montre que les pouvoirs publics disposent d’une information cohérente et de grande qualité quant aux perspectives économiques qui s’ouvrent à la France en ce début de XXIe siècle. Elle constitue donc un socle solide pour l’accompagnement du futur développement national.