La part des industries fortement carbo-intensives est plus élevée en France qu'en Allemagne
L'industrie représente une part importante des émissions de gaz à effet de serre en Europe, et la France et l'Allemagne, en tant que puissances industrielles majeures, sont au cœur du débat sur la décarbonation. Une récente étude de La Fabrique de l’industrie, réalisée en collaboration avec le cabinet McKinsey, montre que les intensités d'émissions directes (scope 1) entre les deux pays sont très similaires, notamment dans les secteurs industriels lourds tels que l'acier, le ciment, le verre, le raffinage de pétrole et la chimie. Les différences observées dans les émissions de CO2 par tonne de production sont généralement faibles et dépendent davantage de la structure de production ou de facteurs méthodologiques plutôt que de réels écarts en matière de décarbonation.
Cependant, en élargissant l'analyse à l'ensemble de l'industrie manufacturière, il apparaît que l'industrie française peut sembler désavantagée en raison de biais sectoriels. En effet, la part des industries fortement carbo-intensives est plus élevée en France qu'en Allemagne (21% de la valeur ajoutée manufacturière française contre 15,5% en Allemagne en 2021). Mais lorsqu'on compare des secteurs identiques, l'écart franco-allemand en matière de décarbonation se réduit considérablement.
Cependant, en élargissant l'analyse à l'ensemble de l'industrie manufacturière, il apparaît que l'industrie française peut sembler désavantagée en raison de biais sectoriels. En effet, la part des industries fortement carbo-intensives est plus élevée en France qu'en Allemagne (21% de la valeur ajoutée manufacturière française contre 15,5% en Allemagne en 2021). Mais lorsqu'on compare des secteurs identiques, l'écart franco-allemand en matière de décarbonation se réduit considérablement.
La France peut être fière de son mix énergétique, parmi les plus décarbonés d'Europe
L'intégration des émissions liées à la consommation d'électricité (scope 2) révèle une nette différence entre les deux pays. La France bénéficie d'un mix électrique parmi les plus décarbonés d'Europe, avec un facteur d'émission six fois inférieur à celui de l'Allemagne en 2021. Cette différence s'explique principalement par la forte dépendance de la France à l'énergie nucléaire, qui représente 68% de sa production d'électricité, contre seulement 8% en Allemagne. En revanche, l'Allemagne reste largement dépendante des énergies fossiles, qui constituent encore 47% de son mix électrique.
Ce choix historique en faveur du nucléaire donne à la France un avantage compétitif significatif en matière de décarbonation industrielle, notamment à l’heure de l’électrification croissante des procédés industriels. L'Allemagne, quant à elle, souffre encore d'une transition énergétique plus complexe, ce qui impacte négativement son bilan carbone.
Ce choix historique en faveur du nucléaire donne à la France un avantage compétitif significatif en matière de décarbonation industrielle, notamment à l’heure de l’électrification croissante des procédés industriels. L'Allemagne, quant à elle, souffre encore d'une transition énergétique plus complexe, ce qui impacte négativement son bilan carbone.