Conversion au Bio, FNE veut plus d’argent public

Sébastien Arnaud
09/03/2016


En 2015, les surfaces d’agriculture biologique ont progressé de 17% pour atteindre 4,9% de la totalité de l’agriculture française. Avec une progression de 10% de la consommation, le bio monte en puissance. Par communiqué France Nature Environnement (FNE) affirme cependant que « les financements ne sont pas à la hauteur » de cet engouement.



Pixabay image libre de droit
D’après les chiffres de l’Agence Bio, l’année 2015 a été un excellent cru pour l’agriculture biologique. Les surfaces répondant aux critères ont augmenté de 17%, la consommation de 10%. Les surfaces agricoles bio représentent ainsi 4,9% de la totalité des surfaces agricoles.
 
« Dans un contexte de crise agricole, ces chiffres sont très encourageants. Ils montrent que les agriculteurs sont de plus en plus nombreux à choisir la qualité et prouvent que l'agriculture biologique constitue une voie porteuse d'avenir » résume Marie-Catherine Schulz-Vannaxay, chargée de mission agriculture pour France Nature Environnement.
 

Mutation sous subvention

Les exigences de l’agriculture biologique nécessitent un investissement et une prise de risque pour des exploitants souvent en difficulté financière. Pour miser sur la qualité, les agriculteurs s’appuient sur des aides au financement. D’après FNE, c’est là que le bat blesse « Mais les aides publiques à l'agriculture biologique ne sont pas au rendez-vous. La fédération nationale des agriculteurs biologique (FNAB) a alerté sur l'insuffisance des enveloppes prévues dans de nombreuses régions. »

A titre d’exemple, l’association montre que l’aide de 90 millions d’euros pour 2015-2020 destinée pour le secteur en Midi-Pyrénées a déjà été épuisée avec 88,8 millions utilisés pour la seule année 2015.

« L'Etat s'est pourtant fixé des objectifs importants. Doubler la part de la surface en bio dans le cadre du plan Ambition Bio 2017 (pour la passer de 3,8% fin 2012 à près de 8% d'ici fin 2017). Réduire de moitié l'usage des pesticides dans le cadre du plan Ecophyto. Des objectifs impossibles à atteindre si le développement de l'agriculture biologique est freiné par un manque de financements » affirme le communiqué.

Avec un monde agricole en crise, un arrêt de la progression du biologique serait un coup dur de plus avec une déconvenue sur une des rares franges du secteur qui n’est pas en difficulté.